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Un clin d'œil de mon enfance surgit de mon passé. Fin des années cinquante; assis devant l'un des portails d'entrées de notre immense usine de métallurgie, un marchant de chaussettes attendait la sortie des ouvriers pour écouler sa marchandise. La sirène qui annonce la ruche des ouvriers n'a pas encore retentit. Un enfant du quartier curieux de voir ce personnage inhabituel et singulier devant la grille s'approche doucement pour voir de plus près les valises en carton qui s'étalent devant lui. S'arrêtant d'abord à quelques pas pour garder une certaine distance. Le jeune abaisse son regard admiratif devant les articles étalés à raz le sol. Le marchand lui jette un sourire tendre en voyant que son admirateur fut nus pieds dans ses vieilles chaussures. L'enfant se sentait un peu plus à l'aise il s'approche. Le commis fouille et lui tend une paire de chaussettes pour qu'il puisse toucher de sa main la douceur de sa texture. Le gamin s'extasie mais rend rapidement l'article à son propriétaire sachant que ce n'est pas dans ses possibilités de le garder. Le bradeur improvisé fit non de la tête et lui dit ces mots magiques : « elles sont à toi ! » Un merci remplis d'émotion sort de la bouche du garçon, celui-ci bienheureux retourne chez lui en courant , il apporte à sa mère le trésor qu'on lui a si gracieusement remis.
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