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Tripartite page publique
Il fait nuit et la lumière de cette pièce unique me paraît agressive. La fenêtre ouverte, la douceur des premières nuits de printemps envahit l’atmosphère et me donne presque le sentiment d’être ailleurs…
Je ne le suis pourtant pas.
Je leur tourne simplement le dos et je peux les observer sans les voir. Les reflets qui me font face sur la vitre, je ne peux leur échapper. Alors j’observe, en essayant de me faire oublier…
A 1h, l’espace confiné de cet endroit était encore empreint d’une simple dualité. L’autre qui me rassurait d’une simple présence et essayait de me « distraire ». J’aurais presque pu me laisser persuader si en le regardant je n’y voyais pas le spectre d’un être qui est ailleurs.
A 1h20, le fragile équilibre paritaire était déjà rompu. Quand l’élément impair de la tourmente entre en jeu et qu’il ravive la douleur que l’on fuit, l’on se rend compte qu’elle nous laisse peu de chance de lui échapper.
Et pourtant je me sens faible. Ma lucidité devrait contrôler ma volonté…en ai-je seulement ?
La triangulation pourrait représenter une certaine forme de perfection. Mais celle-ci s’impose plus à moi que je ne la désire à ce seul moment précis. Et pourtant je l’avais anticipé.
Je ne sais plus si je dois oublier ma colère et céder la place à ma flagrante inconsistance. J’interprète, je ressens et je le paies.
Je suis ici insignifiante et sans substance. Je ne suis pas celle que vous croyez, je ne suis mĂŞme pas celle que je pensais ĂŞtre.
Toutes ces émotions…j’en suis malade de ne pouvoir les contrôler.
Qui comprendra tout ce que mes yeux veulent dire quand ma bouche est incapable de sortir un son ?
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