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Le vert sur les murs page publique
Mon père avait raison...
C'est le genre de conseil paternel bien attentionné auquel on ne prête pas plus d'importance qu'à la banalité quotidienne. Ce matin, j'aurais pu joué ce que je détiens de plus précieux que je ne me trouverais pas là où je suis en ce moment.
Et j'aurais perdu.
Quelle assurance ! Quelle arrogance ! C'est encore elle qui m'a mené jusqu'ici. Endroit confiné, anonyme, perdu dans la multitude.
Je pourrais y vivre le pire et mourir de l'absence du meilleur, mon corps pourrait y gire avec patience. Car personne ne sait où me trouver.
Je t'ai déjà condamné. Mais te sentirais tu un peu responsable ? Des ombres inquiétantes. Peur primale de l'endroit sombre et sordide. La femme redevient toujours une enfant sans défense malgré elle. Et j'ai encore la faiblesse d'accueillir ton sourire et tes larmes en mon sein.
Le vert sur les murs, je sais maintenant que ça me donne la nausée.
La voilà cette retraite, ermitage anticipé ! Non. Je suis une figurante réelle de ces films de série B américains ici.
Et toi, l'autre échappé sans remords, tu profites bien de l'exotisme suave que nous n'aurons jamais à tes yeux embués ?
Quand on les rencontre, ils nous fascinent, on les aime et, soyons honnêtes, c'est qu'à leur côté notre égo est flatté. Le temps et son érosion naturelle, l'entrée dans le paysage trop quotidien, la stagnation > > sublimation en mode échec
Tout devient ridiculement honteux et on s'en veut tellement de s'en rendre compte.
L'Homme ? Perfectible ?
Une femme se fait battre toutes les 4 minutes par un homme.
Mon père n'avait pas raison.
Samedi. 0h04.
[ DEAD CAN DANCE / INTO THE LABYRINTH + LED ZEPPELIN / HOUSES OF THE HOLY]
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