 Journal public |
|
| |
La bibliothéque bleue page publique
Comment monter une jolie petite bibliothèque bleue en 20 étapes, pfffff voila bien 1 semaines que le carton traîne dans un coin, vous avez bien sûr essayez de trouver quelqu’un pour vous le monter en 5 mN, finalement vous décidez fermement de prendre le meuble en kit en pleine main c'est-à-dire le monter vous-mêmes si si !!!, ça ne devait pas être si compliqué que ça à monter, un meuble avec une notice en suédois. Et puis vous venez d’appeler une dernière fois votre lien de sang (préféré) sur son portable pour le supplier une dernière fois, « non pas aujourd’hui » fut sa réponse, alors vous n’insistez pas.. Bon… humm.. pas besoin de sortir de la cuisine de Jupiter pour comprendre le montage d’un meuble. Procédons par ordre /
Phase 1 : Exposer les planches et les étaler soigneusement devant soi. Phase 2 : Jeter un coup d’œil sur le plan, mettre de côté les petites vis, trouver le bidule qui tient lieu de tournevis, et inspirer un grand coup. Phase 3 : Lire attentivement le plan, le comprendre et s’en féliciter. Phase 4 : Commencer à joindre une planche à une autre. Phase 5 : La démonter, puis la remonter à l’endroit. Phase 6 : Perdre son calme en constatant que, selon le schéma, ces petites vis ne servent rien, ne relient rien à rien. Et que l’ingénieur qui a conçu ce meuble avait sans doute bu trop de liqueur de Stimorol ce jour-là. Phase 7 : Ne pas se décourager. Phase 8 : Pester contre les rares connaissances de votre entourage, que vous tenter de racoler au téléphone (sans succès) dont certains préfèrent se curer les dents devant Vidéo Gag plutôt que de venir vous aider. Phase 9 : Envisager l’éventualité de rester pendant des semaines avec toutes ses planches étalées dans votre salon. Phase 10 : Paniquer. Phase 11 : Pester contre ses compulsions de fièvre acheteuse, qui calment nos angoisses mais ruinent notre compte en banque (et la décoration de notre salon). Phase 12 : Renoncer à appeler sa mère, le frère de sa copine Val, son voisin, et le mari de sa gardienne, par crainte du ridicule. Se jurer d’y arriver toute seule. Se donner du courage en allant se chercher une petite bière (sans alcool, parce que ça fait grossir). Phase 13 : Réussir à monter le bas de la bibliothèque. Jubiler, avec prudence, parce que l’ensemble vacille relativement beaucoup. Apercevoir d’un œil technique qu’il aurait fallu des vis pour consolider les rivets en bois qui maintiennent le tout. Mais qu’il n’y a, justement, aucun endroit pour placer ces vis. Phase 14 : Envisager sérieusement d’employer un marteau et des clous pour renforcer l’édifice. Phase 15 : Retenir un cri d’horreur lorsque les quelques planches assemblées s’effondrent, après un frôlement, dans un fracas assourdissant. Phase 16 : Déployer tout l’arsenal des injures que l’on possède, pour qualifier ce qui vient de se produire. Ne pas hésiter à piocher aussi dans le vocabulaire étranger, lorsqu’on commence à se trouver à court de munitions. Phase 17 : Hurler de joie, après un examen scrupuleux du plan, en comprenant où était son erreur. Il fallait placer les vis là où nous avions posé les rivets. Maudire jusqu’à la quinzième génération l’homme qui a illustré ce plan. Confirmer que sur le schéma, les vis avaient vraiment des tronches de rivets. Phase 18 : Réussir à monter, lentement mais sûrement le meuble tout entier. Trembler à la moindre oscillation. Rajouter fébrilement des vis un peu partout. Observer que ce n’était pas si difficile que ça, finalement. Phase 19 : Reculer, puis contempler son œuvre. Phase 20 : Pousser le meuble jusqu’à la chambre de vos poulettes, trouver par miracle une place, s’applaudir, éperdue d’admiration pour soi-même, puis aller s’effondrer de fatigue sur son canapé. Et se dire « plus jamais » de meuble en kit… ouffffffffff
|