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Le mensonge : mais pourquoi donc mentons-nous ? page publique
Notre existence est faite de petits et/ou de gros mensonges, certains sans grandes conséquences tels que les mensonges types : « Pas ce soir j’ai la migraine», «C’était succulent !», «Je suis là dans vingt minutes» ou encore «Mon devoir ? Le chien l’a mangé» ; d’autres, au contraire, sont plus lourds à porter notamment lorsqu’il s’agit de manipulation comme le bourbier irakien qui a été justifié par des arguments non fondés par Bush Jr. et cela se reflète sur la conscience des citoyens américains, on se demanderait même s’il ne faudrait pas changer le mot «God» par «lie» sur leurs billets verts («In Lie we trust»).
Mais pourquoi donc mentons-nous ? Est-ce un délit que de mentir ? Le faisons nous par envie ? Par insolence ? Par colère ? Par paresse ou encore par avarice ? Pécher est définit comme une désobéissance de la loi morale. On en dégage sept dits «péchés capitaux» qui désobéiraient la loi divine et seraient source de tous les autres péchés. Alors, péchons nous lorsque nous mentons ? Commençons par le début. Mentir c’est tromper, faire croire quelque chose qui est faux. Pour ainsi dire, mentir est une fuite intérieure, lorsqu’on ment on fuit ses responsabilités, on n’assume pas. Le menteur est quelqu’un d’intelligent, de conscient, de rusé et d’expérimenté, il est encore quelqu’un qui a atteint l’âge de raison car «la franchise originelle découle de l’inconscient» (V.Jankélévitch). Chacun de nous devrait se reconnaître dans cette courte définition car nous avons tous déjà menti et nous mentirons encore, que ce soit sur notre âge, notre poids (pour nous les dames), notre situation sociale ou financière, notre sexualité, etc. On devient un autre soi-même, on s’éloigne. Mais nous le faisons car trop d’honnêteté peut rapidement nous mettre à l’écart, en effet, le mensonge est en quelques sortes sociable, il permet d’ «arrondir les angles» de «rendre compatibles les incompatibles» surtout dans une société comme la notre où l’apparence compte tant. Paradoxalement le mensonge est insociable car finalement le menteur est un être superficiel, ce qui le rend solitaire, là encore, cela colle avec notre société où règne l’individu superficiel et individualiste. Le mensonge est une facilité, le paresseux mentira pour éviter tout effort, comme l’enfant qui dira à ses parents que ses devoirs sont faits alors qu’il n’en ait rien. L’avare mentira pour garder son argent et enverra balader le clodo du coin en lui disant «désolé je suis à sec !». L’envieux pourra mentir pour posséder le bien d’autrui et se sentira ainsi moins frustrer. L’orgueilleux saura mentir pour se mettre sur un piédestal. Le gourmand, quant à lui, cachera l’impasse sur son régime et celui qui s’ennui, s’inventera une double vie pour remplir la sienne et ainsi ne pas accepter la triste réalité. Les péchés capitaux sont des états alors que le mensonge, mentir est un acte. Pécher est une gravité, le mensonge est grave non pas par l’intensité du mensonge mais par l’idée même de mentir, l’intention de tromper. Le mensonge est donc un péché, pas le plus grave mais le plus dominant. Donc rassurez vous, les petits mensonges dont on use si fréquemment restent des péchés «mignons» non pas capitaux. Mais gare à vous ! Car mentir s’est éviter les problèmes et par conséquent ne pas les résoudre. Trop s’éloigner du vrai peut être dangereux, il suffira d’un moment d’inattention pour que la vérité surgisse à grands fracas et que tout vous retombe dessus. Comment donc s’arrêter de mentir ? Vous pouvez soit faire preuve d’une douloureuse et brusque sincérité, soit déchiffrer votre mensonge au point qu’il devienne réalité. Quoi qu’il en soit, nous sommes tous pécheurs, on peut donc en user mais gare à ne pas en abuser !
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