Je hais Noël et sa mielleuse ribambelle d'hypocrisies fêtardes.
Je hais Noël et son overdose forcée de cholestérol gras injecté à grands seaux de sauces lourdes et de foies disproportionnés dans nos artères terrorisées.
Je hais Noël et ses languissants repas de famille où l'on supporte atterré les divagations des apparentés pour ne pas troubler la quiétude consensuelle des réunions forcées.
Je hais Noël et ses curetons faux-col qui, du haut d'une tribune grinçante et par dessus leurs ventres mous, rappellent dans un sermon creux la misère discrète du monde qui se meurt à leurs brebis pleurnichardes attendant la bénédiction finale pour aller s'emplir la bedaine de saumon gras et de gâteaux indigestes.
Je hais Noël et je hais par dessus tout les banquiers sordides qui, commerçants jusqu'au bout de leur esprit rétréci, exploitent les remords tardifs des parents trop frivoles et l'orgueil imbécile des crétins contents d'eux. Je hais les forcenés de la production injurieux saturant les rayons de millions de jouets fragiles et chers. Je hais les bouffons sinistres qui font des dessins animés débordant de bons sentiments et de méprisables sottises bien-pensantes pour vendre sans honte de repoussantes figurines en plastique décorées patiemment par des petits enfants enchaînés à l'autre bout du monde.
Si comme moi vous haïssez Noël, sa cupidité d'autant plus ignoble qu'il se pare de charitables sentiments à vomir, son gaspillage insensé froidement exposé par quelques pays trop riches à l'envie de tous les pays pauvres, et son hypocrisie moraliste, alors affichez le logo "Je hais Noël ".