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Il y’a des matins… page publique
Il y’ a des matins dans la vie où rien ne vous avertit des emmerdements qui vont s’abattre sur vous. Et durer parfois des jours, des mois, et même voire des années (si ! si ! des années !). Vous vous levez du bon pied, le cœur libre et l’âme joyeuse, sirotant votre café en sifflotant un air périmé, le seul qui vous reste en mémoire. Vous commencez a visualiser votre journée, rien de bien extraordinaire à l’horizon sauf que vous devez faire aujourd’hui votre gymnastique de base : les courses. Expérience amusante : faire ses courses sans un sexe fort pour les porter. C’était une chose de remplir pensivement un caddie en arpentant les rayons d’un grand supermarché, pour ensuite aller charger le coffre de sa spacieuse voiture, avant de se faire déposer chez soi. Puis, en arrivant, se remplir les bras d’essuie tout pendant que l’autre se coltinera les produits lourds(« pas besoin de faire un aller-retour », décide-t-il virilement) , il portera tout sans broncher ( mais tout rouge) jusqu’à dans la cuisine. C’en était une autre que de devoir hebdomadairement s’arracher les bras en portant six gros sacs en plastique qui se déchirent en chemin, semant au passage un tiers de vos commissions, y compris la bouteille d’huile d’olive qui explosera sur le palier, devant votre mine stupéfaite. Sans parler de ces petits tracas dont on bénéficiait gracieusement en faisant les courses avec ses enfants. Introduisant, dans le rôle principal, la caissière crevée qui décide de passer sa frustration sur les clientes qui lui semblaient les plus vulnérables (allez, au hasard : nous). Scannant nos articles à une vitesse folle, comme si ça pouvait lui permettre de finir sa journée plus vite, pendant qu’on tentait péniblement de les ranger dans nos pochons en adoptant son rythme. Tâche laborieuse, dans la mesure où d’un œil il fallait surveiller les enfants qui touchaient à tout, et de l’autre vérifier qu’elle ne cassait pas les œufs ou les yaourts en les balançant dans votre direction. Avec, comme toujours , l’inévitable petite vieille collée à vos fesses, qui tentait de s’insinuer à notre place pour emballer sa plaquette de beurre et son paquet de biscuits, alors même que l’on n’avait pas eu le temps de dégainer notre porte-monnaie pour payer :
1/ soit on cessait d’emballer nos achats, on payait, et la caissière pouvait ainsi commencer à scanner les articles de la petite vieille.
2/ soit on finissait de ranger nos commissions en prenant notre temps, sous les regards agacés de la caissière et de sa prochaine cliente. Et seulement ensuite, on réglait. Ce qui nous valait généralement la petite réflexion désagréable (celle qui mettait de bonne humeur pour la journée) de la part de la mamie que l’on avait fait attendre 25 secondes de trop.
Je me disais trop souvent que je ne m’en sortirais jamais et pourtant………… si j’avais dû me résoudre à comprendre le mode d’emploi de toute une partie de ma vie dont je ne m’étais que très peu occupée, je jouissais également d’un certain nombre de privilèges retrouvés avec bonheur.
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