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les privilèges retrouvés page publique
Les privilèges retrouvés avec bonheur, après mon divorce, l’un d’entre eux est que je n’étais plus obligée de mettre chaque soir une jolie nappe, une serviette convenable pliée dans chaque assiette, et m’asseoir avec mon mari et mes enfants, afin que nous dînions tous en famille. Désormais, à la maison l’ambiance, c’était « koh Lanta », fini les réflexions acerbes concernant mes spécialités au carbone, ou mon absence de rigueur quant à la disposition des couverts toujours placés dans le mauvais sens. Aujourd’hui seul maître à bord, j’étais libre de retourner à l’état sauvage si je le voulais ; nous nourrissant mes monstres et moi, d’aliments vite préparés, les savourant sans stress, les pieds sur le canapé, et « plus belle la vie « en fond sonore. Pas le moindre tyran en vue pour me rabâcher, le sourcil gauche aussi baissé que le droit était levé, l’importance capitale du jt de 20 heures,et à quel point j’étais futile de ne m’intéresser qu’à des séries débiles. Aujourd’hui la télécommande m’appartenait corps et âme. Autre sujet de satisfaction : je pouvais désormais utiliser autant de papier toilette que je le désirais, pour une raison que je ne m’expliquais pas, l’autre faisait une fixette sur le papier hygiénique. Prétextant que j’en consommais des kilomètres, là où une ou deux petites feuilles auraient dû suffire à l’usage que je lui destinais. Certes, je devais admettre que je ne lésinais pas sur la quantité (le mouvement d’enroulement du papier sur ma main ayant tendance à m’hypnotiser) mais après tout, il n’avait qu’à s’occuper de ses fesses (je veux dire les siennes à lui). Depuis j’avais fait des économies sur tout : liquide vaisselle, sacs poubelles et mouchoirs en papier provenaient de la marque la moins chère, mais parallèlement, j’avais mis un point d’honneur à n’utiliser que du papier toilette parfumé, coloré, aux microgouttelettes de lait hydratant intégrées et, comble du luxe j’en finissais avec délices un plein rouleau par jour. Les araignées dans les canalisations ne passeront pas, c’était une chose sûre.
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