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Cette nouvelle vision du Web s'applique également à la vision que peut avoir un auteur de blog avec son lectorat : tant qu'il s'agissait de pages personnelles sur lesquelles un lectorat anonyme venait chercher une information, la question de segmenter ce lectorat ne se posait pas. Avec un blog où les interactions sont plus nombreuses, l'auteur aura tendance à segmenter son lectorat pour restreindre non pas la lecture mais la jouissance de son blog à certaines fractions ; par jouissance j'entends l'utilisation que font les lecteurs du blog (commentaires, trackbacks, citations, échanges de liens). Procéder à cette segmentation permet de retrouver tous les avantages du mini réseau, mais aussi ses inconvénients : on se retrouve entre gens de bonne compagnie avec qui l'on peut nouer des liens sincères, voire réels, mais on fonctionne dans un cercle fermé où les idées ne sont peut-être pas renouvelées aussi souvent qu'elles devraient l'être. Le risque est également plus grand de croire à la suprématie, voire à l'unicité de son mini réseau.
C'est le cas dans la blogosphère française : il est assez comique de constater que plusieurs réseaux de blogs sont persuadés d'être les principaux animateurs de cette blogosphère, alors qu'ils ne sont les acteurs que de leurs petits groupes. Sur des sujets thématiques comme les blogs graphiques, la concurrence est rude entre les guérilleros de chaque groupe qui évidemment ne s'ignorent pas mais se livrent à une vraie guerre de suprématie sur l'air général de la fraternité et du partage. Le plus souvent, les minis réseaux s'ignorent plus ou moins consciemment. Il est assez amusant de constater combien ces artisans de la déconnexion des réseaux pensent global quand il s'agit de notoriété ou d'ego, alimentant tout en s'en défendant le nombrilisme des blogs.
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