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Lettre à ma mère. 02/02/04 page publique
Juste un petit mot pour te dire que je ne veux pas qu'on soit fachées. Je crois surtout qu'on a toutes les deux raisons. Au fond je comprends et je suis d'accord avec ce que tu me dis, bien sur. Je suis dans une situation aujourd'hui où je ne vois pas de solution, et puis partir vivre une aventure à l'étranger est un vieux projet. Cette année est un élément déclencheur mais de toute façon je crois que je dois faire ça une fois dans ma vie. Peut-être que c'était une bêtise de venir ici, peut-être pas. Je crois surtout qu'en ce moment ce n'est pas le bon moment. Parfois j'ai terriblement peur de ne jamais me plaire nulle part, de ne jamais pouvoir m'installer nulle part. Pour l'instant je peux ne pas m'installer à long terme à un endroit, en tous cas je n'y arrive pas. Où que ce soit, l'endroit me plait un moment et puis j'ai envie d'en changer. C'est peut-être une attitude d'enfant gatée, peut-être aussi que je n'ai pas encore trouvé ma place ou que je n'arrive pas à la chercher sérieusement. Je suis toujours prise entre deux idées, deux arguments, deux projets, je fais tout et son contraire. Je me prépare à partir et puis je me renseigne pour acheter un appart...aucune décision n'est prise en réalité, je n'arrive pas à la prendre, comme d'habitude. Parce que quand les gens me conseillent de partir, je leur réponds aussi par "oui mais". Je ne cherche pas à me mettre dans une situation dangeureuse, ce n'est pas mon but, mais une grande grande force me pousse à aller voir ailleurs ce qu'il s'y passe, et surtout à y participer.
Voilà , c'était plus long qu'un petit mot, mais ça me permets de te dire tout ça au calme, parce que je n'arrive pas à en parler calmement, je ne sais toujours pas quoi faire. Si tout était décidé ce serait beaucoup plus simple...
Toujours est-il que je ne supporte pas d'être fâchée avec toi. Bien sûr qu'on a toujours envie que ses parents donnent leur accord pour faire les choses qu'on a envie de faire. Mais je comprends aussi que vous ne puissiez pas le faire, surtout en tant que parents. Je voudrais moi aussi que tout aille bien et que tu puisses ne plus te faire de soucis. Je suis souvent prise entre le besoin de te parler et celui de me dire que je ne dois pas t'inquiéter. Je n'arrive pas à ne pas te dire ce que je vis, en tout cas je ne peux pas rester fâchée avec toi et je suis malade à l'idée que ça puisse te rendre mal aussi. C'est sans dout ça d'aimer les gens, on a besoin d'eux égoïstement et on veut aussi leur bonheur.
Bon je crois surtout que je réfléchis beaucoup trop, que je théorise trop. Je voudrais pouvoir arrêter mon flot de pensées.
Maman ne soit pas fâchée. Je comprends ta réaction mais je suis perdue et je crois qu'on ne devrait parler de tout ça que quand les choses se décideront. Désolée pour ce grand discours, je crois que je t'aime tout simplement.
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