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ProblĂšme page publique
J'Ă©tais lĂ , devant ma tĂ©lĂ©, tranquille, comme tout le monde en fait, attendant niaisement quelque chose qui aurait pu attirer mon attention ou m'intĂ©resser quelque peu... Pfff... Par mĂ©garde je tombe sur une publicitĂ© comme il en existe des milliers maintenant Ă la tĂ©lĂ©. Une de ces pub Ă laquelle tu ne fais jamais attention. Cette fois-ci, la pub' m'a interpelĂ©. Une femme, svelte, souple, mince, on dirait un pack '100% Sans Graisse'. Elle mange Ă table avec ce qui semble ĂȘtre un de ces amis : "- Dis donc, qu'est-ce que j'ai mal au ventre aujourd'hui, dit-il en se plaignant et feignant de se frotter le ventre. - ObligĂ© lui rĂ©torque-t-elle, regarde ce que tu manges.." Sur cela, la camĂ©ra se tourne et zoome sur la zone oĂč le type est sensĂ© manger et nous laisse entrevoir un bout de sandwich trois-quatre bricolles et un soda. "- Ha bon ? Dit-il franchement Ă©tonnĂ©. - Regarde moi (LĂ , elle se lĂšve) j'ai la ligne. Et tout ça grĂące Ă Danone Bio." Lui, de son cĂŽtĂ© semble avoir rencontrĂ© un extraterrestre puisqu'il a vraiment l'air dĂ©routĂ© par la sagesse infinie de sa copine !Il n'a pas compris que bouffer du pain froid, un bout de salade autour et un cafĂ© pour tremper tout ça, ca TUE !!!! Bref, j'Ă©tais dans mes reflexions sanitaires quand ma femme m'apporte un yaourt comme unique dĂ©sert en me glissant doucement 'Je sais que tu les aimes ceux-lĂ ' Je prends instinctivement le pot et cherchant Ă l'ouvrir.... HAAAAAAAAAAAA! Exactement le mĂȘme yaourt qu'Ă la tĂ©lĂ© !
Toute mon existence est donc remise en cause. Je doute de tout d'un seul coup ! Pourquoi j'existe ? Ne suis-je que le produit d'une lente Ă©volution gastronomique que la machine publicitaire a avalĂ© sans problĂšme ? Mon cerveau Ă Ă©tĂ© dĂ©finitivement lavĂ© de tout repĂšre viable ? Je baignais dans mon imcomprĂ©hension quand soudain un bon vieux rĂ©flexe me fit rĂ©agir. D'un revers de main, j'envoyais le pot loin de moi. Il laissa s'Ă©chapper comme un petit cri plaintif, me semble-t-il. Non ! Je refusait d'ĂȘtre le jouet d'un cadre expert en marketing qui m'avait traquĂ© jusque dans mon intime conviction. 'CEUX QUE TU PREFERES' raisonnait encore dans ma tĂȘte alors que le yaourt finissait sa course sur l'Ă©cran de tĂ©lĂ© faussement plat pour faire croire, comme les riches, que j'avais les moyens. Quelques coulĂ©es blanchĂątres vinrent se coller dans les enceintes du mĂȘme tĂ©lĂ©viseur rĂ©duisant, du coup, la pseudo-stĂ©rĂ©o prĂ©installĂ©e.(Home cinĂ©ma trop cher) Comment en Ă©tais-je arrivĂ© lĂ ? OĂč avais-je pĂ©chĂ© ? J'Ă©tais donc bien dans le systĂšme, comme tout le monde. ImprĂ©gnĂ© jusque lĂ ! Moi qui croyait ĂȘtre une exception, un type qui ne se laisse pas influencer comme ça, bĂȘtement au dĂ©tour d'un rayon laitier !!! J'Ă©tais donc un français moyen, qui gobe un peu tout ce qu'on lui prĂ©chauffe. Du prĂȘt-Ă -penser, j'en avait plein la maison... Un Dvd Ă 399 F, achetĂ© en pĂ©riode de soldes, un prĂȘt sur 7 ans Ă 15.56% pour un ordinateur familial (tout Ă©quipĂ© il a dit le vendeur de chez But), un portable dernier cri (pour surfer sur internet il m'avait dit le gars de chez Carrefour), une connexion ADSL au cas oĂč le portable il serait dĂ©chargĂ©.... Bref, j'Ă©tais en plein dedans.... Pfff.... Alors ? La pub' ? CA MARCHE !!!!! Tout ça, ça m'a retournĂ© l'esprit.... Je vais aller boire un DANAO, ça me fera du bien pour oublier, non ? Pfff...
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