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Mes Reebok II  page publique
J’évaluais les distances, la hauteur, l’impulsion à donner, le balancement des bras l’élan à prendre (tous les paramètres, quoi)…
- Vas-y ! Lancait un invité, pressé d’applaudir après la démonstration.
- Je t’avais dit que ça, c’est de la grolle… murmurait un autre…
- Même vieux, t’es jeune avec des godasses comme ça, précisait encore un autre.
J’accomplissais donc mon devoir de VRP à domicile et exécutais ladite cascade.
Seulement, j’avais oublié d’inclure dans mes analyses préliminaires un détail qui allait coûter la vie de mes Reebok. Ce détail : L’usure.
En effet, à vouloir sauter à droite, à gauche toute la matinée, le bout de mes chaussures s’était sensiblement usé, n’assurant plus l’adhérence que j’attendais pour l’ultime démonstration.
Je ripais sur le deuxième parpaing à quelques 50 centimètres du sol. Le crampon du bout n’étant plus optimal, la gravité aidant, je manquai l’ascension vers le troisième dégré. Ma jambe se dérobait son le poids de mon corps, entraînant une vertigineuse glissade sur mon tibia, désespérément dénudé (on est en été).
Je ne dois le salut de mon tibia quÂ’Ã mon genou qui stoppa net la descente aux enfers.
A ce stade de la discussion, il faut que je vous parle du genou. Il y a un endroit sur le genou sur lequel tous les médecins tapent pour vérifier nos réflexes…
C’est précisément là que le parpaing a rencontré mon genou. Le réflexe inné fit rebondir de quelques millimètres (si peu) ma jambe qui du coup se dégagea du bloc de pierre entraînant l’ensemble de mon corps vers l’avant. Tandis que mon visage finissait sa course dans les merguez brûlantes, mon corps s’étalait de tout son long renversant la table sur laquelle tout le monde espérait manger.
Résultat de cette affligeante humiliation : Mâchoire cassée, Reebok ruinée et souillées de sauce (même pas Ketchup de surcroît ! C’était une de ces sauces bon marché même pas digne de s’étaler sur quoi que se soit, encore moins sur mes Reebok !)
Dans un dernier élan de sympathie, Lucien lança : ‘T’as un nouveau modèle maintenant !’
Pfff...
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