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Chronique d'un penseur égaré page publique
Serrée dans un manteau blanc, ses cheveux se defaisaient au vent. Autour d'elle, des feuilles tournaoyaient en cortège fervent, formant comme un ruban incassable. De cette colline, elle descendait avec, derrière elle, le printemps. Il rallongeait les jours juste pour elle. Pour qu'elle finisse sa promenade. Il étalait le temps. Il lui obéissait, c'est sûr...
L'horizon lui va comme un gant. Il la parfait à chaque instant. Même quand le soleil est masqué, le lointain semble lui venir en aide et m'éblouir de nouveau. L'horizon lui va comme avant...
Et moi assis là , sur un banc, les pensées fatiguées, j'attends.
J'aimerai marcher avec toi dans le même vent et voir tes cheveux de près. Sentir leur souplesse. Me serrer contre ton manteau blanc...
Et moi figé sur mon banc, mes idées livrées au néant. Et si elle me prenait la main, m'emmenait vers l'horizon pour fouler des sols inconnus ? Si elle me serrait tout entier contre son manteau blanc ?
L'horizon nous irait comme un gant !Il se déplierait comme un divan ! Il nous irait comme avant. Je te regardais marcher le long de l'horizon inaccessible ! Comme quand on était enfant ?
Et moi, je reste assis sur mon banc. Je rentrerai ce soir encore l'âme amère... Pas trop mais juste assez pour revenir demain m'asseoir sur le même banc et découvrir à nouveau ta silhouette gonfllée par ton manteau blanc et tes cheveux dans le vent. Je chanterai encore des 'Si elle...' tandis que tu disparaitras....
Amère...
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