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L'art et la maničre... comment faire sans l'un et l'autre? Journal intime créé par wandess

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Ce journal est partiellement publique
Journal public


Préface
 C. JĂ©rĂ´me et Mademoiselle Pomme
 OĂą sont passĂ©s les coiffeurs ?
 Â« Va voir un psy ! »
 Introduction Ă  un journal dĂ©jĂ  commencé…
 Â« Va chez le psy ! » (2)
 Noyaux de cerises et petites bĂŞtes du bon Dieu.
 RevoilĂ  Lolita !
 Foutue Lolita?
 MĂ©lodie d'Ă©tĂ©
10   Bertrand Cantat clonĂ©
11   Sur la routeÂ…
12   Que fout Harry Potter ?
13   Le MĂ©lodie NelsonÂ’s kiff.
14   Â« Vous aimez les Petits Ecoliers vous ? »
15   Mes envies Ă  la con
16   Comment je suis devenu stupide
17   K-Pax, et autres dĂ©lires
18   Monsieur « chie dur, chie mou, mais chie dans le trou ».
19   C'est la guerre ! (Auchan, la vie, la vraie!)
20   La mĂ©prise du Land CruiserÂ’s sĂ©ducteur
21   A toi qui trouves que la France « pue »
22   Et Ă  prĂ©sent je me mords quels doigts ?
23   Elle a cherchĂ© mes lèvres puisÂ…
24   Â« Ca mÂ’Ă©nerve ça ! »
25   Mon copain Google
26   Â« Maman mÂ’aime pas »
27   Â« JÂ’ai envie de toi en moi ».
28   Â« Tu mens toi dans ton journal ? »
29   Pas de guerre en Irak ici!
30   La bouche cendrier
31   Â«Animateur, ta gueule, bosse et touche des clopinettes»
32   JÂ’aime tes yeux, ton odeur, tous tes gestes en douceurÂ… lentement dirigĂ©sÂ…
33   Je me raccorde de nouveauÂ…
34   Â« Tu pars oĂą cet Ă©tĂ© ? – Moi cet Ă©tĂ©, je vais visiter une dictature ! »
35   CÂ’est un baiser
36   Comme un film avec plein dÂ’amis, du soleil et une forĂŞt
37   Mon studio, mon indĂ©pendance.
38   LolitaÂ’s sex game
39   Bilan des soldes : je suis toujours habillĂ© pareil
40   Il est rond, il est de la couleur de ma peau
41   Etam Lingerie ou le bonheur supposĂ© dÂ’ĂŞtre une femme
42   Le Bac, Yvan Colonna et des hochets
43   Lolita et moi
44   DĂ©part en vacances
45   C'est plus les vacances. J'exige un frigo !
46   Ronflements et rideaux de douche.
47   Et cÂ’est reparti ! Mais, « zen », on patiente encore un peuÂ…
48   Et pourtant elle tourne !
49   Â… et ne veut plus sÂ’arrĂŞter.
50   Etrange comme lÂ’hier brille
51   MĂ©lodie au loin
52   Un instant Ă  nous pour toujours
53   SOS dÂ’un Terrien en dĂ©tresse.
54   Lave-linge (grande sĂ©rie de la rentrĂ©e) : rĂ©sumĂ© des Ă©pisodes prĂ©cĂ©dents
55   Lave-linge : Episode IV. La salle de bain sous les eaux
56   Le syndrome Tanguy
57   Sarah Ă©pongeant mon front, soignant ma cheville meurtrie
58   Me mordre mes dix doigts...
59   Lolita et les apĂ©riculs
60   Qui sauvera la reine ?
61   Fin du Chapitre MĂ©lodieÂ… Une page se tourne
62   Carnets de voyages intĂ©rieurs et extĂ©rieurs
63   Â« Mais tout le monde sÂ’en fout des Romains ! »
64   Une nuit comme une pâtisserie au chocolat
65   Destination Marielle
66   Jessica est revenuuuuue.....
67   OĂą Paul-Henri mange trop de chocolat.
68   Tableaux et miettes du passĂ©
69   Rencontre d'un maillot de bain
70   J'a mal au ventre, j'a mal au pied...
71   Quand tout va bien... et quÂ’il nÂ’y a rien Ă  en dire
72   NĂ©gatif
73   Edouard BalladurÂ… presque dix ans dĂ©jĂ  !
74   Plaidoyer pour des salles de cinĂ©ma vides
75   Le monde change et moi avec
76   Sur une chanson d'Aznavour
77   LÂ’art de dĂ©truire une voiture en mĂŞme pas trente secondes
78   Culotte et boule de gomme
79   70 pages de vie de retour du fond dÂ’un carton
80   OĂą Paul-Henri est dans un mĂ©tro oĂą il fait chaud
81   Lili Puce
82   Menteur (Il n'y a pas que la vĂ©ritĂ© qui compte)
83   Reprise. Ou la suite de mon journal et de mes contradictions
84   EloĂŻse
85   Archives et hasard, nostalgie d'un automne
86   MĂ©thode du "Peser le pour et le contre"
87   AngĂ©lique, Marquise de PMU
88   Le divorce d'AngĂ©lique et Arnaud
89   Lili, Elisa, moi et la pluie
90   Une Ă©tincelle au milieu du salon
91   Sexe froid
92   "Fumer nuit gravement Ă  votre santĂ© et Ă  celle de votre entourage"
93   J'aime vos yeux
94   Logique de lÂ’autodestruction douce
95   Plus fort que Skyrock sur le rap, le ministère de lÂ’intĂ©rieur.
96   Les machines aussi ont une âme
97   Mets tes Nike pour aller courir Cendrillon
98   Le crĂ©tin par qui cÂ’est la faute
99   Le SAV de Conformama mĂ©rite un poème
100   Encore une enquĂŞte Ă  la con par lÂ’inspecteur Wandess
101   Encore une enquĂŞte Ă  la con par lÂ’inspecteur Wandess (suite et fin)
102   Le racisme anti-amĂ©ricain d'un Français en Nike
103   Elle me fait quelque choseÂ…
104   Les bleus de l'âme
105   L'emmerdeur n'a pas encore frappĂ©...
106   Il faut savoir faire la part des choses
107   Retrouver le chemin dÂ’Agua AmarguaÂ…
108   Que demande le peuple ? J'exige des pains au chocolat et des jeux de playstation!
109  Des entonnoirs et des hommes. LÂ’esprit Jean-Paul Rubbermaid
110   "Quand je me tourne vers mes souvenirs..."
111   Morgane, ou les affres de lÂ’altĂ©ritĂ©
112   A la croisĂ©e du regard de Natacha
113   Kennedy a-t-il Ă©tĂ© tuĂ© ?
114   Plat de lentille Ă  la sauce Bertolucci sur fond de Rivoluzione
115   Plongeon en eaux dures
116   Je fais le jeu du Front National
117   Jeudi nostalgie. Promenade automnale dans cette ville au bord de la Loire
118   Le mĂ©decin qui dĂ©conseille d'arrĂŞter de fumer en ce moment
119   Rester sur la route
120   Edwige et les pâtisseries arc-en-ciel
121   La magie Harry Potter dans une rame de TER...
122   Ordure lĂ©chĂ©e - Samedi soir tĂ©lĂ©
123   J'ai dĂ©sertĂ© les champs de bataille
124   Voyages interrompus pour les Sept Familles
125   Nuit blanche, pages grisĂ©esÂ…
126   RĂŞve Ă©trange, pĂ©nĂ©trant... et con...
127   RĂŞve Ă©trange, pĂ©nĂ©trant... et con... (partie II)
128   RĂŞve Ă©trange, pĂ©nĂ©trant... et con... (partie III)
129   RĂŞve Ă©trange, pĂ©nĂ©trant... et con... (partie IV)
130   RĂŞve Ă©trange, pĂ©nĂ©trant... et con... (partie V - et fin)
131   "Allons nous coucher"
132   L. pour ceux qui la lise
133   Nous sommes lÂ’Union !
134   "Le bal des oiseaux"
135   La dernière fois que jÂ’avais mis les pieds chez le coiffeur
136   Au salon de coiffure. Une discussion cheveux
137   Un après-midi Ă  Saint-Quentin - Suite d'une histoire d'amour
138   "Les nuits fauves" de Cyril Collard
Des entonnoirs et des hommes. LÂ’esprit Jean-Paul Rubbermaid      page publique

Du liquide lave-glace résistant aux basses températures. Voilà ce que j’ai acheté. Un achat non inutile puisqu’il devrait me permettre de voir à travers mon pare-brise. J’ai aussi acheté un bel entonnoir bleu-gris, afin de verser le liquide dans le réservoir prévu à cet effet. Mon entonnoir est très beau, j’ai pris le plus cher. Peut-être bien que j’ai envi d’avoir des marques moi aussi. J’ai pris du Rubbermaid. Quant à acheter un entonnoir, autant en prendre un qui dure, et qui ai de la gueule. Chez Rubbermaid les designers sont des créateurs. Un peu comme dans la haute couture, ou les bureau de style en chaussures de sport. Rubbermaid sait saisir les tendances de notre époque pour créer des entonnoirs dignes de ce nom, qui soient à la fois des objets originaux et capables de nous apporter pleine satisfaction, à nous les hommes et les femmes qui les utilisons.



Jean-Paul Rubbermaid s’appelait Jean-Paul. Comme Jean-Paul Gaultier. Il n’y a pas de petit hasard en ce monde. En 1896, ce proche de Coco Chanel décida de faire de l’entonnoir un accessoire de mode au même titre que le sac à main ou la pince à escargot. Né de l’accouplement d’un peintre aujourd’hui oublié mais alors célèbre, et d’une laitière passée à la postérité (les yaourts c’est elle !), Jean-Paul Rubbermaid lorsqu’il s’ennuyait en classe dessinait des entonnoirs de toutes les couleurs. Des jaunes, des verts, des bleus et des gris, tous extrêmement gracieux comme sa mère.

Afin de démocratiser l’entonnoir, Jean-Paul Rubbermaid, les produisit à la chaîne, mais tout en ayant le souci de la qualité. Il les vendit à bas pris à ses ouvriers, créant ainsi une demande, et inventant par la même occasion le fordisme bien avant Henry Ford. « Lorsqu’une ménagère achète un entonnoir, disait-il, elle doit le faire avec plaisir, et tout en sachant qu’il l’accompagnera toute sa vie ». A une époque où les hommes partaient à la Grande Guerre, Jean-Paul Rubbermaid fit fureur avec ses entonnoirs effilés et à gros tube, les maris les offraient à leur femme avant de partir afin que celles-ci ne les oublient point. Les fleurs, tous comme les parfums, en furent même un temps démodés de ce fait. Une chanson, chantée alors par un interprète à succès, symbolise cette réussite de Jean-Paul Rubbermaid. Il s’agit de « Je vous ai apporté un entonnoir (car les fleurs c’est périssable) », numéro un des vente de CD en 1914, 1915, 1916, et très très gros carton dans les tranchées. L’air fut tellement populaire que Jacques Brel, associé aux bonbons Etienne Jacques Quality-Street, adapta les paroles plus tard, mais avec toutefois un moindre succès. Au Etats-Unis, « I had bring you an entonnoir » fut également un immense succès, il focalisa l’opinion publique sur ces femmes françaises laissées seules avec leur entonnoir, cela fit pleurer de nombreuses petites maisons dans les prairies, décidant ainsi le gouvernement américain à s’engager aux côtés de la France afin de consoler son peuple. Après 1918 cela ouvrit le marché nord américain à la compagnie de Rubbermaid où ses entonnoirs partirent comme des petits pains, faisant ainsi beaucoup pour l’image de luxe et de classe de la France. Beaucoup plus tard ce fut avec leur entonnoir à la main que les mères et les veuves de soldats américains tombés au Viet-Nam réclamèrent le retrait de ce pays de fou où leurs enfant et époux se faisaient tué puis manger avec des baguette en bois (ce qui est nettement moins sympa qu’à la fourchette en inox).

Mais retournons en France. En 1919 Jean-Paul Rubbermaid reçu les honneurs de l patrie reconnaissante des mains de Clemenceau. Appelé à se présenter à la présidence, il fut battu et partit à l’île de Ré. En 1936 il fut rappelé par le Front Populaire, et offrant l’entonnoir à tous mis fin aux grandes grèves. Les congés payés ne furent appréciés que bien plus tard, lorsqu’ils permirent à tous de jouir deux semaines par an de son entonnoir sans être pris par les contraintes du travail. Mais cette belle histoire de l’entonnoir Rubbermaid se termine par la faute d’un homme : Debré. L’utilisant comme couvre chef, celui-ci lance tout d’abord une mode. Mais lorsque tout le monde se rend compte que sous l’entonnoir se cache le Q.I. d’une huître, l’entonnoir devient rapidement le symbole de la bêtise. Aujourd’hui encore cette réputation perdure en France, et on sait tous à cause de qui ! Depuis, Karl Rubbermaid n’a de cesse de vouloir réhabiliter l’invention de son père. Un téléfilm en deux parties devrait d’ailleurs prochainement lui être consacré sur TF1.



Et ce ne serait que légitime. Car de l’autre côté de l’Atlantique l’entonnoir fait fureur à la Nouvelle Orléans, utilisé comme instrument de musique, il est l’objet qui donna naissance aux jazz, de nombreux jazzman connurent le succès grâce à lui et purent ainsi s’acheter une trompette.



En allant mettre mon liquide lave-glace dans ma voiture je me rappelais de cette magnifique histoire. Mon entonnoir étant neuf, ainsi me mis-je à souffler dans celui-ci et à jouer l’air du « Temps des cerises ». Quel ne fut pas ma surprise lorsque l’ascenseur s’arrêta au premier étage de l’immeuble et que je me retrouva nez à nez avec une jeune fille fort belle et qui me fixa avec un air halluciné. Devant mon air de grand enfant gêné, elle éclata de rire et moi avec. Alors commence une longue discussion dans l’ascenseur entre premier étage et le rez-de-chaussée.

_ En sortant de chez moi je me suis demandé quel était ce bruit qui veniat de l’ascenseur, j’ai même cru qu’il était en panne, dit-elle comme pour dire quelque chose.

_ Non non, il marche bien , dis-je.

_ C’est un très bel instrument !

_ Vous trouvez aussi ?

_ Oui. Il est neuf ?

_ Oui.

_ Vous l’avez trouvé où ?

_ A carrefourÂ… Un euro cinquanteÂ…

_ CÂ’est raisonnable.

_ CÂ’est ce que je me suis dit aussi en le voyant !

_ En tout cas vous en jouez rudement bien !!!

_ Et encore je ne fais que commencerÂ…

_ Ah oui ?

_ Oui, cÂ’est le premier jour que jÂ’en joue !

_ Vous vous débrouillez rudement bien en tout cas… Vous avez le sens du rythme et de la musicalité.

_ On peut se tutoyer ?

_ Avec plaisir !!!

_ Alors tient, cadeau, je te lÂ’offreÂ…

_ Oh merci, j’en ai toujours rêvé !!!



Voilà, pas plus compliqué que cela de rendre les gens heureux. Leur jouer un peu de musique, et avoir l’esprit Jean-Paul Rubbermaid. Savoir offrir.