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AFRIQUE TROIS page publique
C'est un infiermier de mon père qui avait commencé à me peloter quand j'avais cinq ans...
Pedro, mon bel argentin, je pensais ton souvenir mort au fond de moi et avec l'âge, nos plus belles histoires nous laissent un gout de miel....
On voulait faire la fête envers et contre tout.C'était le couvre feu à Nouakchott (le polissario faisait des siennes)alors, on avait rampé dans les ruelles sombres du ksar, les jeeps qui patrouillaient trouaient l'air du désert de lueurs fugitives,et là, juste avant d'arriver aux portes d'un bar clandestin, on a entendu des armes claquer et des hurlements terrifiants.Le jeune qui nous tenait en joue était gris blanc et son doigt sur la gâchette tremblait....
Je partais souvent avec Amelle chevaucher dans le désert...Elle montait un étalon noir et moi une jolie jument fine et blanche.C'était fabuleux cette étendue de sable à perte de vue et tout l'espace nécessaire pour ralentir nos cheveaux lorsqu'il nous prenaient la main.De temps en temps nous croisions des nomades et on buvait le thé accroupis dans le sable :le premier verre âpre et amer, juste de quoi préparer la bouche pour apprécier le second et se délecter du troisième sucré aux saveurs de menthe...
Afrique Afrique, je n'ai que des mots trop banals, je ne sais pas écrire, et de toute façon je ne sais rien de toi...nous étions nous les petits toubabs enfermés dans nos monde d'européens sûrs de nous...
Je t'ai cotoyée, mais sans te comprendre et pourtant tu me manques...
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