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Sourire !!! page publique
L’envie d’écrire chez moi est comparable à une envie de fumer. C’est lancinant, soudain, et ça me titille jusqu’à ce que j’ai physiquement l’impression qu’il me manque quelque chose au bout des doigts. Et puis, au bout d’un moment, je craque. J’aime assez l’idée de ce cahier que je peux sortir à tout moment, quand l’envie me prend. La seule chose pénible, c’est que ce matin, j’ai un voisin et comme j’ai horreur qu’on lise ce que j’écris, je suis pliée sur cette page pour en interdire l’accès à une paire d’yeux potentiellement trop curieuse. J’ai fait un rideau avec mes cheveux et un mur avec mon corps de telle sorte que personne ne peut envahir mon espace. Bon, pour que la transition entre cette page et la précédente soit compréhensible, il faut que je dise que Greg m’a répondu. En une phrase, trois mots simples qui venant de lui ont pour moi la valeur d’un trésor. « Merci ma Ninie ». Tout est dit pour moi dans ces trois mots. Je ne peux pas expliquer tout ce que je ressens, mais pour moi, ils contiennent la douceur de sa voix, la tendresse de son sourire, les étoiles de ses yeux. Autant dire que le soulagement a été gigantesque. Ah l’amour !!! je vis reprendre cette phrase piquée à l’Etudiante (ouais je sais la référence est un peu pauvre…), « On sait qu’on aime quand la seule personne a pouvoir vous consoler, c’est justement celle qui vous a fait mal ». Et c’est tellement vrai. Cela dit, ce qui me fait sourire, c’est de voir à quel point je peux atteindre des abîmes de désespoir et le lendemain des paroxysmes de bonheur. J’ai relu ma page, et j’étais vraiment très mal, et pouf le lendemain, j’étais la plus heureuse du monde. C’est ce qui me terrifiait autrefois, de comprendre à quel point il était facile pour Greg de faire ma pluie et mon beau temps. L’idée même d’être à ce point fragilisée et à la merci d’une autre personne me rendait malade. Aujourd’hui, je vis avec. En plus, l’acceptation étant récente, on ne peut pas dire que j’en ai une grande expérience. La seule certitude que ces 9 dernières années ont réussies à me faire assimiler, c’est que Greg ne l’utiliserait pas sciemment contre moi. C’est ça qui m’a toujours terrifiée, l’idée qu’un jour, il puisse se servir de ce que je ressens pour me faire du mal. Mais Greg m’aime, et Greg me protège de lui, de moi, de nous. A son insu, parfois même à ses dépends et je ne l’en aime que davantage. Je ne mérite pas ce qu’il ressent pour moi, je le sais bien, mais que voulez-vous, la partie de moi qui lui appartient n’est pas forcément la meilleure mais celle dont il est tombé amoureux, et il ne veut pas de l’autre. Il m’aime Moi, pour ce que je suis, pour mes fous rires, mes blagues à deux balles, ma tendance à l’hystérie passionnée, mon sens de la répartie et ma joie de vivre. Il déteste mon mur, la Ninie froide et tempérée, celle qui analyse et réfléchit trop, trop posée et qui ne parle que quand elle a quelque chose à dire. Il est le seul à m’avoir vue telle que j’étais, le seul pour qui je suis transparente, le seul à qui j’ai donné accès à mon âme. Comment pourrais-je accepter ne serait-ce que le soupçon d’idée de le laisser m’oublier t de l’oublier ? C’est impossible, inenvisageable et tant que je le pourrai, je maintiendrai le fil d’or. La vie et ma raison ont fait que j’ai pris des décisions en désaccord avec mon cœur et mes tripes, et je ne reviendrai pas dessus. En revanche, rien ne m’empêche de garder mon coffre à secret ouvert pour lui, et de laisser parler maintenant la Ninie de Greg.
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