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A Charles B, Alfred M et Oscar W page publique
Souvent le besoin d'écrire se fait sentir. Je me retrouve alors devant ma page blanche virtuelle avec des idées qui se bousculent mais rien n'a envie de sortir. Et puis tout à coup, elle arrive cette phrase moteur qui ve me permettre de lentement dérouler la bobine nébulitique (néologisme...j'aime bien en faire) de mon cerveau. En ce moment je suis à Tunis, la semaine dernière, j'étais à Casa et dans 15 jours je serai à Dakar...et je suis fatiguée!! Etre loin de chez moi me fait me sentir vidée. Je ne pensais pas que ma vie telle qu'elle est aujourd'hui avait tellement à m'apporter, ma famille (elle est ce qu'elle est mais je l'aime), mes amis, mon banquier (c'est mon troisième homme :-))et ma ville sont apparemment vitaux à mon équilibre. Et moi si forte généralement, toujours combative, ce soir j'ai envie de baisser les bras. Face à quoi me direz-vous? Face à tout, face à rien... Il y a quelque chose de pourri au royaume du Danemark... (c'est ma citation préférée quand je suis dans cet état). C'est quand mon inconscient essaye de me dire quelque chose et que je ne veux pas l'entendre, que je dois chercher et creuser et que je n'ai ni la force de le faire, ni la force de l'ignorer... J'ai beaucoup de sommeil à rattraper certe...mais quand je suis seule et loin de chez moi depuis trop longtemps, il est là...il revient... mon spleen baudelairien!!!L'Ennemi! Mais qu'a t'il donc à me dire cette fois? Et là tout à coup, la fulgurence, celle qui fait mal, cele qui remet en question toutes mes certitude et met à vif ma vulnérabilité. Une phrase que j'ai écrite qui tourne dans ma tête et qui fait mal..."Il n'y a que dans ma tête que cette histoire n'était pas réglée..." et l'idée que peut-être je l'ai perdue à jamais, cette chance d'être heureuse...Non pas être heureuse parce que je le suis véritablement heureuse. mais l'autre bonheur, celui que j'ai touché du doigt, celui qui fait peur parce qu'il exige l'abandon, la nudité, le denuement total. Ce bonheur empirique et indescriptible tant il vous prend par surprise. Etre heureux et vivre un moment de bonheur sont deux choses complètement dissociables et la plupart du temps on ne sait qu'on a été heureux que lorsque c'est terminé. J'ai cette chance de pouvoir apprécier l'horosité (encore un néologisme) de ma vie actuelle parce que je me suis battue pour tout ça, et ayant eu à affronter coup bas que le sort ou le destin (appelez ça comme vous voulez)m'a asséné je suis consciente de la précarité de chaque chose. les fleurs fânent, les gens meurent, les instants s'envolent et le temps s'égraine mais les souvenirs restent et je m'y attache. Et même si parfois cela engendre de la nostalgie ça me fait avancer et "j'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans..." comme disait mon ami Charles B, tout est épémère en ce bas monde, le bonheur, plus qu'autre chose, c'est insaisissable, furtif et c'est ce qui le rend précieux. Rien que pour ça, je suis contente d'être en vie, de passer mon temps à tout faire pour que les gens qui m'entourent soient heureux. Parce que lorsque je serai vieille et flêtrie, je veux pouvoir me retourner sur ma vie (et non, je ne citerai pas musset...)et me dire que oui je l'ai réussie, que je n'ai aucun regrets, beaucoup de remords (je l'espère)et que j'aurais été quelqu'un de bien.
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