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Cette histoire d'ego...moi et surmoi... page publique
Un jour j’ai commencé une page de mon journal par « Greg, 4 lettres, gros problème… »… Si j’avais pu me douter de tout ce qui suivrait, de toutes ces années qui allaient s’enchaîner sans jamais pouvoir ni faire une croix, ni tirer un trait…Mais pour avoir commencé le récit de notre histoire par cette phrase, n’avais-je pas pressenti tout ce que cela allait engendrer… Greg…que j’ai sorti de ma vie par trois fois, pour m’apercevoir que je ne pouvais pas vivre sans qu’il manque à ma vie. Et ou en sommes-nous aujourd’hui ? Mon dieu, toujours au même point…depuis 8 ans j’apprends à respirer, à rire, à vivre sans lui. Mais il n’y a rien à faire, il reste désespérément mon point de non retour, mon incertitude, ma plus jolie contradiction. J’en aurai écrit des pages, poussé des soupirs, évoqué des souvenirs sans jamais avoir pu trouver des raisons à toute cette histoire, sans jamais comprendre. Mon exutoire touche à sa fin puisque j’arrive bientôt au récit des événements de toute cette année, et je suis à peu prêt certaine que ce que j’écrivais il y a 8 ans, ne doit pas être très éloigné de ce que j’ai écrit toute cette année. Mais, je veux comprendre !!! Je veux savoir !!! J’ai compris beaucoup de chose en réécrivant l’histoire mais il y a toujours cette question à laquelle je n’arrive pas à trouver de réelle réponse. Qu’est-ce qui me fait si peur ? Qu’y aurait-il de si terrible à vivre cette histoire, complètement sans retenue, à cœur perdu ? Pourquoi ai-je cette intime conviction que ce n’est pas le bonheur qui m’attend à la clé ? Aimer au point de ne plus pouvoir respirer sans l’autre, n’est-ce pas ce que tout le monde cherche ? Pourquoi est-ce que moi, ça me paralyse ? A quoi peut bien rimer ce « pas avec toi mais pas sans toi » que j’entretiens égoïstement, emprisonnant Greg dans cette sphère entre deux mondes ou le temps s’est arrêté, ne voulant pas tourner la page mais ne voulant pas non plus écrire la fin de l’histoire ? Les 3 personnes qui ont lu mon histoire, et qui sont tout de même les trois plus proches de moi (sinon je ne leur aurais pas fait lire car c’est très personnel, j’y ai livré mon âme…), sont restées coites, ne sachant ni que dire, ni penser. Je crois que pour les trois, il s’agit vraiment d’un magnifique, splendide raté…provoqué au départ par une fierté démesurée, puis par les événements de la vie. Je crois que le plus gros pb dans tout cela, c’est moi. Cette fille que je deviens avec lui, je ne la connais pas. Ça fait 33 ans que je fabrique, entretiens, polisse cette magnifique armure qui me protège si efficacement. 33 ans que j’étouffe sous cette armure la petite fille fragile, passionnée et vulnérable que j’ai été autrefois, et pour moi elle n’existe pas ou plus. Et voilà, qu’un jour un type débarque dans ma vie et sans que je lui présente, s’adresse directement à elle, lui donne une identité réelle, la fait surgir comme si la carapace n’existait pas. Il se met à parler à mon âme, à mon cœur qui jusque là était resté de pierre. Je me mets à ressentir, moi qui suis si froide, je me mets à aimer avec chaque particule de mon être. Mais comment est-ce que je vais pouvoir protéger cette Ninie que je ne connais pas ? Elle est bien trop entière, bien trop passionnée et c’est celle qu’il ne faut surtout pas blesser parce qu’elle n’est pas armée. Et l’autre moi ne veut pas la laisser s’exprimer, ne veut pas qu’elle ressente. Et je l’ai donc enfermée, empêchée de parler chaque fois que j’ai pu, et elle s’est laissée faire, s’est de nouveau endormie. Puis de manière cyclique, elle revient, elle émerge, s’insurge contre cette vie trop aseptisée que je m’obstine à vouloir contre ce qu’elle peut être. Alors elle l’appelle, LUI. Celui qui peut la libérer, la faire apparaître avant que je puisse de nouveau la barricader et quand il répond à son appel, elle devient un peu plus forte à chaque fois, un peu plus sure d’elle. Elle sait qu’il l’entend, qu’il la comprend et qu’il veut qu’elle s’exprime. Tout à coup, elle devient réelle, elle est femme dans ce que cela implique. Et il l’attend, répond présent à chaque appel du pied, parce qu’elle aussi sait parler à son âme. Parfois les deux carapaces se confrontent de nouveau et là, il n’y a plus de compréhension possible, chacun reprend sa route, chacun enferme un peu plus son « Autre » avec une nouvelle serrure, un peu plus inviolable à chaque fois. Mais aujourd’hui, elle ne veut plus se laisser enfermée, elle veut vivre, elle veut ressentir, elle veut l’aimer LUI. Je l’entends crier sa rage, elle veut exister et elle l’appelle. Elle s’insurge contre ma nouvelle trahison, elle ne veut pas me laisser faire cette fois, elle a mal et elle ne veut pas que je le laisse partir encore, elle ne veut plus être enfermée, seule dans l’obscurité dans laquelle je la plonge pour qu’elle s’endorme. Elle a envie d’être avec lui, femme, sa FEMME. Et je ne peux pas la laisser faire pour l’instant, la seule chose que je puisse essayer pour le moment est de vivre avec elle, d’apprendre à la connaître cette Ninie qui me fait si peur, et continuer ce qu’elle a commencé avec Greg. Elle ne veut pas que je fuie, et elle est plus forte qu’avant, elle a un nouvel ami, quelqu’un qui l’a trouvée lui aussi, et qui lui parle, la fait exister, qui ne veut pas que je la cache et qui l’appelle chaque fois que je tente de l’enfermer. Il s’appelle Paulo, et il est son ami le plus cher, son seul allié. Il lui parle avec douceur, il l’apprivoise, lui donne la force d’apparaître parce qu’elle sait qu’il est là pour elle…et elle n’a plus si peur finalement… Je sais … ça sonne un schizo, mais c’est bel est bien réel, c’est ce que je ressens en tout cas…
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