 Journal public |
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Il a pris 30 ans page publique
Aprés ces 3 jours plus que difficiles, voir même 4 puisqu'il y a eu le lendemain du verdict...je me pose enfin et je souffle. J'ai le contre coup et ça fait mal parce que j'ai compris avec ce procés que de toute façon pour moi la page ne sera jamais tournée, que même si mon père et Morgan ont l'air un peu soulagés, ni pour mon petit frère ni pour moi les choses seront plus faciles à avaler. C'est une partie de mon histoire qui est partie avec elle, mes souvenirs d'enfance, notre adolescence et le reste. Une petite soeur (nous n'avions que 18 mois d'écart), c'est cet "autre" qui a la même histoire que vous, les mêmes rires, les mêmes blessures, c'est une partie de soi, et quand on lui fait mal, c'est à vous qu'on fait mal. Bref, ma petite soeur est morte et ce n'est pas un procés qui va la ramener, ce ne sont pas les excuses prononcées par l'assassin qui vous regarde dans les yeux en vous suppliant de comprendre et de pardonner qui vont faire qu'on va mieux!! Non, rien ne changera le fait que deux petits garçons déposent sur une tombe les cadeaux qu'ils ont fait à l'école pour la fête des mères. La page ne se tournera jamais pour moi, je vivrai avec...et le mal fait est irréparable. Je ne suis pas soulagée de savoir qu'un homme va passer le reste de sa vie en prison, je suis rassurée de savoir qu'il ne pourra plus s'en prendre à personne, mais j'ai seulement cette impression de gâchis pour lui qui n'est qu'une résultante d'une éducation et d'un manque d'amour paternel flagrant. Ce type est comme un chien maltraité qui n'a jamais reçu que des coups et qui finit par devenir sauvage et mordre parce qu'il n'a jamais rien connu d'autre que l'humiliation et la violence. Ce n'est pas le chien qu'on devrait piquer mais le maître qui a dressé pour tuer. Et quand j'ai vu cet homme, le père de l'assassin, aprés qu'on ait expliqué que c'est son attitude qui avait engendré le psychopate qu'est devenu son fils, sourire à l'énoncée du verdict, j'ai eu franchement la nausée!!! Et Morgan...à le voir si droit, regarder son père dans les yeux en lui demandant, sans haine, sans peur ni amertume, t'as tué Maman est-ce que tu m'aurais tué aussi? Et lorsqu'il lui a répondu qu'il était désolé et qu'il ne voulait pas que ça arrive, mon bébé s'est redressé a mis les mains de chaque côté du pupitre, l'a fixé quelques seconde avant de répondre "Bizarrement...j'y crois pas!!!", je me suis dit que du haut de ses 12 ans il avait une force et un courage exceptionnels. J'ai vraiment été fière de lui, il a été royal!!!
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