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Mon bout de plastique page publique
Le bout de plastique qui remplace mon cœur est revenu…je suis de nouveau dans une phase d’hibernation mais la différence c’est que cette fois je n’en ai pas envie. J’ai réussi plus ou moins à inverser la tendance et à faire émerger la vraie moi, mais mon surmoi veille, et il recommence à vouloir tout contrôler…et il est en train de remettre le bout de plastique. Je ne laisserai pas mon inconscient tout barricader comme d’habitude, c’est terminé tout ça, je sais que je suis assez forte pour pouvoir être vraiment moi-même sans avoir à tout aseptiser. Je veux ressentir les choses, je veux vivre, je veux être heureuse, et je veux aussi souffrir, ça fait partie de l’ordre des choses. Je sais pourquoi le bout de plastique est de retour…c’est à cause de cette sensation de vide que je n’avais pas ressentie depuis des années. Mais c’est normal, c’est complètement logique et ça va avec le processus, puisque je m’autorise à admettre qu’il me manque, et qu’il me manque vraiment. Pas ce que je ressentais pour lui comme je l’ai toujours dit jusqu’ici, mais LUI. Parce que depuis qu’il est parti je ne suis qu’une moitié de moi, il me manque toujours un truc, j’ai fait avec c’est clair mais la racine de mes sentiments pour lui est toujours bien encrée et même si aujourd’hui ma vie est sans lui, avec Etienne et que je suis bien, rien ne l’efface. Et je n’ai pas envie de l’effacer. La page se tourne, j’ai défait pas mal de nœuds au sujet de Greg, et il faut aller de l’avant maintenant. Sauf, que la dernière fois qu’on a échangé par mail, on s’est encore engueulés. Il a commencé par me chercher, j’ai répondu sur le ton de l’humour tout en calmant l’animosité latente en expliquant de manière détournée qu’il restait la seule personne avec qui j’avais trompé Etienne, il a alors eu un mot adorable et au lieu de m’engouffrer dans la brèche, j’ai ironisé en lui demandant s’il était malade parce qu’il me disait un truc gentil…et là, paf, il m’en a remis une….. Trop de non dits viennent se mettre entre nous, même si les choses sont tacitement très claires, il est clair qu’il est encore en colère contre moi, autant que j’ai pu l’être contre lui. Bientôt neuf ans de rancœur, de non-dits, de frustration et de sentiments très forts. C’est pour ça qu’il ne faut pas que je remette mon bout de plastique, je dois assumer la colère de Greg à mon égard, qu’il m’envoie dans la tête le mal que je lui ai fait et que j’arrive à ce qu’il me pardonne. Je pense qu’il est en vacances dans notre ville natale (un ressenti, rien de concret qui me permette de l’affirmer, mais j’ai toujours su quand il revenait sans qu’on me le dise) donc ça ne se fera pas tout de suite. Je compte bien aller au bout des choses, sans fuite, quand le moment viendra, peut-être même sans manière détournée, enfin…on verra…toujours est-il qu’il faut qu’il vide son sac, je le sens comme ça…je ne sais pas exactement pourquoi il m’en veut, mais j’ai déjà tellement de temps, d’abord à comprendre que j’étais en colère après lui, ensuite pourquoi je lui en voulais que bien évidemment comprendre d’où vient sa rage (parce que c’est bien de rage qu’il s’agit) ne sera pas une chose facile. Il va encore me falloir du temps, du recul de l’analyse pour comprendre et digérer tout ça, mais la chose positive, c’est qu’il exprime sa colère ce qui est déjà pas mal…je pense que son dernier mail est un très bon indice mais ce n’est pas la clef, il faut que j’arrive à provoquer quelque chose qui le fera me donner la clef de voute de tout ça pour qu’on puisse mettre les choses à plat. Je dois arrêter d’éviter le dialogue et provoquer la dispute que nous n’avons jamais eu, celle qui menace d’éclater depuis neuf ans et que nous empêchons tous les deux d’exploser. Nous appelerons cela l’affrontement final….
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