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Le rideau se lève : que tout le monde prenne son rôle page publique
Je pense que le monde est une pièce de théâtre, une immense, ou plutôt plusieurs immenses pièces de théâtre. On joue notre rôle, comme il faut. On quitte la scène, on ne quitte la scène que que l'on est seul, c'est dans ces moments là que l'on sait qui l'ont est. Le reste du temps, on est ce que les autres attendent de nous. On agit comme les autres attendent que l'on agit. Je ne parle pas de quelque chose de direct, mais d'insensible, d'indolore, on ne sent rien, mais on obéit. On a toujours tendance à agir comme les autres nous traite. Ca me refait penser à une expérience réalisée dans un asile psychiatrique, dans cet asile on a progressivement traité les patients moins comme des déséquilibrés violent, mais comme des êtres normaux, et proportionnellement, on s'est rendu compte que leur comportement à tous, était devenu plus calme, plus "normal", ils agissaient aussi normalement qu'ils le pouvaient parce qu'on les traitaient comme tel. Le problème de ce genre de rôle, c'est que parfois on s'y enferme, et chaque jours, quand il faut monter sur scène, tout le monde attends la même personne, et on a tellement peur de changer, de faire ce qui n'est pas prévu, que l'on reste ainsi, parce que c'est comme ça qu'on est, ou plutôt c'est comme ça qu'on nous voit, et que l'on veut nous voir.
J'aime ce jeu permanent, et je le joue plus que les autres, souvent, je m'amuse à n'être personne, ou plutôt à être quelqu'un d'autre, au final je peux jouer tout le monde, je peux être qui je veux, un crétin, un connard, un conseiller, un soutien, un rigolo, un intellect, un homme froid, un homme enjoué, calme, tendu, gentil, méchant. Peu importe, nous jouons tous un rôle, pourquoi ce contenter d'un, pourquoi jouer le jeu des autres. Pourquoi ne pas être impossible à cerner, en jouant, toujours des personnages différent, en cachant son moi parmi ces personnes fictifs, que l'on joue par plaisir, par besoin, ou tout simplement par envie. On devient qui l'on veut, on réagis comme l'on souhaite, et l'on s'amuse avec les autres, parce qu'ils sont à notre merci, parce que ils ne peuvent ni nous blesser, ni nous humilier parce que celui qu'ils attaquent, ce n'est jamais nous, c'est un autre, quelqu'un qu'on a inventé, un être fictif qui n'existe que quand on le désire. On ne peut être cerné.
Qui est ce qu'on veut être ? Qui on est ? J'ai du attendre mes 19 ans pour savoir qui je suis et découvrir que jusque là, j'avais été, quelqu'un, proche de moi, mais sans jamais être moi, un ami très proche, quelqu'un qui me connait bien, mais qui ne m'a toujours connu qu'en surface. Avec ça j'ai pris un violent virage, j'ai eu des problème pour me lier d'amitié, en vérité je n'y arrive plus, quelque chose a fait "crac" quelque chose à changé, le moi qui existait jusque là et qui se taisait est revenu, avec ses qualités, mais aussi ses défauts. Alors je joue avec moi et mes autres, parce que moi tout seul reste réservé qu'à certains, 2 personnes jusque là, à de rare occasions avec la 2e. Mais je l'accepte, car dans ce monde fictif pouvoir être soit est un luxe, et a un prix, on ne se révèle pas comme ça, il faut de l'estime, savoir ce que l'on vaut, sinon bien vite les retours de l’extérieur nous effraie et l'on redevient cet être fade, aseptisé que les autres ont crée pour nous, pour que la pièce soit parfaite.
Le rideau se lèvera dans peu de temps, la nuit est courte, alors mettez votre costume, préparez vos répliques, car si vous n'êtes pas parfait...
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