 Journal public |
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BungleÂ’s Diary
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Etrange fin de journée
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Sonia ou l'éternelle absence
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Bye bye Anna
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6
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SEA
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7
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SEX
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8
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& SUN
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Le trauma de Sonia
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Autobiographie misanthropique ?
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Femmes je vous aime
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Anna, ma collègue amante
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Erika j’ai trouvé !
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Sonia ou l'incertitude
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Le pianiste
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temps libre Vs travail
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Sonia : end of the story ?
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JÂ’aime pas les lundi, quoique.
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C'est la fĂŞte
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Top Five
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Ma première partouze
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Pour me faire pardonner le chapitre précédent (Part. I)
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Pour me faire pardonner le chapitre précédent (Part. II)
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Amitié homme-femme, mythe ou réalité ?
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QuÂ’est-ce quÂ’un journal ?
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Week-end pluvieux, album radieux
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27
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Zouk machine
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Déclaration de vacances
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Amour, toujours !
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'till death us apart
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31
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Condoléances
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Remerciements
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33
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Chapitre I
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34
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vérité et paradoxe
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Ploum ploum Tralala
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Sombre désir
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Souvenirs d'enfance
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Kill da mouvement
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Médiocrité pornographique
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40
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Rions un peu en attendant la mort
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Do not disturb
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Narcisse
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43
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Antiaméricanisme ?
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Exister ? Mais pour quoi faire exactement ?
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Entre deux maux quel mot choisir ?
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L'aigle noir
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47
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Je suis las...
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Ploum Ploum Tralala, Acte 1, scène 1
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Ploum Ploum Tralala, Acte 1, scène 2
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50
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Ploum Ploum Tralala, Acte 1, scène 3
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51
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Acte 1, scène 4
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52
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Acte 1, scène 4 (suite)
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53
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Pourquoi on écrit ?
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2 mondes
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Ploum Ploum Tralala - chapitre 56.3
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Souvenirs d'enfance page publique
Le soleil de plomb lestait mon vélo mais n’entamait pas ma motivation. Porté par les clameurs de la France massée sur le bord de la route, ma fatigue s’évanouissait peu à peu. La longue descente à l’abri du soleil me permettait de recharger les batteries avant d’attaquer mon col hors-catégorie de la journée : une côte longue de 7-8 kilomètres exposée plein soleil.
Dans ma tête les voix des commentateurs survoltés accompagnaient mes exploits. Les Fignon, Lemond et autres Delgado pouvait bien tenter tout ce qu’ils voulaient, ils ne me rattraperais jamais. Comme pour le confirmer j’en remettais une couche et augmentais mes efforts. Descente acrobatique, le cul en l’air, la tête quasi sur ma roue avant. Risqué ? La victoire n’a pas de prix. La montée finale approchait et j’étais fin prêt. Le soleil pouvait bien faire fondre le goudron, il n’avait aucune incidence sur ma détermination. Et plus il brillait, plus je brillais à mon tour.
L’ascension et son cortège de souffrance débutait enfin. Le rythme d’un coup s’alourdissait. Je commençais en force, le derrière collé à ma selle. Deux-trois virages plus loin, je relançais la machine, en me mettant en danseuse. « Héroïque » clamait Patrick Chêne, « un extraterrestre » renchérissait Robert Chapatte. Le public ne s’y trompait pas non plus et scandait mon nom à en perdre la voix. Porté par l’engouement populaire, mon vélo flottait sur le bitume. Et les kilomètres défilaient les uns après les autres m’amenant peu à peu vers le sommet.
Dernière ligne droite et tout là bas au loin la ligne d’arrivée tant convoité qui s’offrait enfin à moi et rien qu’à moi. Derniers efforts. Aller chercher tout au fond les ultimes ressources. Finir fort. Ecraser le tour de mon aura. Les 100 derniers mètres. Je sprinte pour creuser d’avantages encore l’écart qui me sépare du gros du peloton. La ligne blanche me tend les mains et les miennes se lève vers le ciel. Triomphateur.
La ligne franchie, je continue en roue libre. D’un coup je sens la dureté de mes mollets. Mon ventre glacial confirme l’étendu des efforts que je viens d’accomplir. Je descend chancelant de mon vélo. La sueur suinte de tout mes pores. Encore une journée du tour de France qui se termine avec son parfum de mythe.
Je rentre à la maison, me sert un grand verre d’eau que ma bouche asséché avale avec reconnaissance. Demain encore je regarderais le Tour de France à la TV et ensuite j’enfourcherais à nouveau mon vélo pour écrire une nouvelle page de ma légende personnelle. Cependant je sais que la journée n’est pas encore achevé, ce soir dans mon lit juste avant de m’endormir, je répondrais aux nombreux journalistes qui me demanderont comment je vois la suite du Tour, quels sont mes principaux adversaires, si demain je ré-attaquerais à nouveau... Comme toujours je répondrais avec clairvoyance et modestie en attendant que le sommeil coupe court à ma gloire intérieure.
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