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Frérot page publique
La cloche de l'église sonne, il est 7 h du matin, le coq chante, le jour se lève. Je pense à 120, mon demi-frère que j'aperçois tous les jours mais que je n'ai jamais serré dans mes bras. Des fois je rêve qu'il est tout prêt de moi. Je pleure. Je lui dis que je l'aime. Je lui conte mes malheurs. Je lui demande d'être toujours là et de me protéger. Je vois de moins en moins 120 mais j'en entends toujours parlé sous son pseudonyme. En fait il s'est donné un prénom arabe parce qu'il sort avec une algérienne, soeur d'un copain Mo(garçon), dont les parents sont racistes. Il était bien obligé de changer son nom, il a une tête de français, la même que moi même si je suis à moitié algérienne. 120 et moi nous ressemblons et je déteste cela. J'ai tellement peur quand nous sommes à côté que quelqu'un se rende compte que nos traits sont les mêmes. D'ailleurs je pense que certains s'en sont rendus compte comme je m'en étais moi-même rendue compte il y a longtemps. Mais en fait cela parait inimagineable, totalement impossible que nous soyons parents. Voilà pourquoi personne n'y pense. Pourtant 120 est mon frère. Je vis tous les jours avec cette pensée sans en souffler mot à personne.
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