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Poeme Paris > Le peintre et La bohémienne page publique
Remontera-t-elle la rue,avec son froufrou en dentelle noire, elle a mis son visage à nu. Sous son voile de couleur moire, son jupon arc-en-ciel,sous une tulle et le chemisier au col Claudine, si fine,et si humble,couleur de lune la jeune femme sourit au soleil du jour.
Seule,elle regarde de sa fenêtre ouverte, les figures et les gestes des gamins qui jouent. Un peintre la regarde et la dessine sous une toile de son archet, les peintures préparées près de lui, un mètre plus loin, un accordéonniste joue la sérénade, comme c'est si bon cette douce ballade, mélodie du temps passé.
De cette fine oreille qui l'écoute,les gens taquinent les tableaux,et quelques uns lisent leurs journaux. Une enfant est tombée,le genou écorché. Elle descend vite,pour la soigner, sur son dos,juste le velours de la capeline,l'entoure jusqu'au cou. Elle adoucit l'enfant qui pleure,près d'elle, qui donne le frisson, il pluvine sur cette place,et la petite bruine les enveloppe. Les parapluies s'ouvrent, peu à peu, et elle soulage ce titi parisien, l'enfant remonte avec elle,la rue,pour retrouver sa mère,qui l'attendait, sur une terrasse de café.La bonne dame, lui donne un sou, pour la remercier, elle repart,chez elle,silencieusement, à petit pas.Le peintre avait fini la toile,elle lui donna sa pièce et reparti dans sa petite chambre de bonne, pour réchauffer ses pieds meurtris, elle s'allonge, en pensant à cette enfant qui pourrait être la sienne mais elle s'endort sur le matelas posé, à même le sol, elle,qui sourit,au milieu de nul part, elle,qui ne vit que d'un sou du hasard.
d'un air du temps au temps,de la saison,et du vent; elle pose, de temps à autre, pour un portrait comme une muse, mais plus ,elle ne s'amuse
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