 Journal public |
|
| |
Tissu de souffrance page publique
Je suis d'humeur maussade et je n'arrive pas à m'exprimer. Pas plus tard qu'hier, Tallulah me disait d'employer des mots simples, les plus à mêmes d'être les vécteurs de mes sentiments. Pas forcement les plus travaillés ni les plus recherchés, juste des mots, à l'état brut, tels qu'ils me viennent à l'ésprit. Seulement voilà , ils ne viennent pas. Ils me manquent, et c'est frustrant! Le seul traitement que je connaisse à ces maux: la musique. Il m'est plus facile de mettre des notes sur une émotion, que des mots sur un sentiment. J'ai empoigné ma guitare et joué quelques phrasés de blues, quelques vertiges de notes bleues. Par la suite, j'ai glissé sur ma platine un CD d'Hendrix. Sa guitare hurlait à ma place sur une version enflammée de Voodoo Child (slight return) Mais les musiques les plus poignantes ne sont-elles pas celles qui retransmettent nos émotions au moment voulu? Les sonates pour piano de Beethoven se prétaient délicieusement à cet exercice; et elles ont relayées Jimi. Les notes fusionnent entres elles pour ne former qu'un tissu de souffrance. Lentement, il enveloppe mon coeur. Ce compositeur était vraiment un génie. Il savait créer des notes lourdes de souffrance, chargées de venin. Il était donc légitime qu'en cette journée ou les nuages gris semblaient fleurir dans le ciel comme les idées sombres éclosent dans ma tête, que je fasse de Beethoven, le prêtre de ma messe noire.
Le poison fait son effet...
|