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Vent d'ange Journal intime créé par wilde

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Ce journal est partiellement publique
Journal public


Préface
 PrĂ©lude
 Philosophie de comptoir
 Arracheur d'enfance
 Tissu de souffrance
 J'ai besoin de ça... (1ère partie )
 J'ai besoin de ça ... ( suite et fin )
 Quand la mĂ©moire fait son cirque...
 RĂ©solution journalière
Petite leçon par de grands amis
10   While my guitar gently weeps
11  --------------
12  --------------
13   Maestro, musique! (A corps parfait)
14   Mots lourds sur papiers volants
15   Arrete ton cinĂ©ma!
16   Fruit dĂ©fendu
17   L'Ă©bauche d'un rĂŞve, la dĂ©bauche d'un autre
18  --------------
19  --------------
20  --------------
21   Je veux rester flou!
22   Paroles d'une inconsciente
23   RĂ©surrection
24   Mr Wilde
25   Sonate pour papilles
26   Faites vos jeux, rien ne va plus!
27   Ether-nitĂ©
28   Tic-tac
29   New World Record
30   Par procuration
31   American Pie
32   Juste une petite envie
33   Analyses
34   Le temps d'un week-end
35   Y'en a mĂŞme qui disent qu'ils l'ont vu voler
36   Baudelaire et les lucioles
37   S'effacer
38   BouleversĂ©!
39   Wilde est un cancre.
40   Sans queue, ni tĂŞte...
41   Petite recette
42   Mes ombres sont mes lumières
43   Compte rendu d'une rĂ©union
44   Merci...
45   Fermer les yeux sur le silence
46   On peut toujours rĂŞver!
47   Petit-coeur "sing" des mots sucrĂ©s
48   Arrosez-moi
49   Dernierement, en vrac
50   SouverainetĂ© du vide
51   Manquait plus que ça!
52   Une vulgaire tache d'huile
53   Grandir
54   "Fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve"
55   Oublie involontaire
56   Oublie volontaire
57   Sous le tropic du CANCER
Petite leçon par de grands amis      page publique

Lorsque je suis chez moi, la porte de mon appartement n’est jamais fermée à clef. Ainsi, mes amis sont libres d’entrer et de sortir, à leur guise, sans avoir à sonner ou me prévenir.
Goéland et Petite Fille font parties des personnes à qui j’octroie ce privilège. Je n’étais donc pas surpris, à mon réveil, samedi matin, de les voir assis sur le rebord de mon lit.

Petite Fille déposa un baiser sur ma joue avant de s’éclipser. Encore pelotonné contre mon oreiller, les yeux mi-clos, je répondais aux questions de Goéland par de petits gémissements. Un gémissement pour oui, deux pour non.

Plongé dans un demi-sommeil, je ne me souviens plus exactement ce qu’ils voulaient, ni même du sujet de notre conversation. Toutefois, je me souviens avoir répondu de l’aspirine à la question "que prends-tu pour le petit déjeuner?" et, une femme de ménage à "On va faire des courses, on te ramène quelque chose?"

Quand mes yeux s’ouvraient pour la seconde fois de la matinée, Goéland et Petite Fille avaient disparu. Je me suis levé et je me suis avancé dans la pièce principale. A ma grande surprise, tout était propre. La vaisselle s’égouttait lentement sur le bord de l’évier et la poubelle avait été vidée.
L’arôme du café (que mes amis avaient fait couler) emplissait la pièce. Sur le comptoir de mon mini bar, un mug, un verre, une bouteille d’eau, un doliprane et un petit message entre deux tartines beurrées.
"On a rangé le bordel fait la veille. T’as pas d’excuses. Amène ta guitare et passe prendre l’apéro à midi. Tu resteras bouffer et ensuite on ira aux champis. A toute!"

Evidemment quand on a des amis comme ça, on n’a pas envie de fermer ses portes.

Nous sommes donc allés aux "champis". De formation forestière, j’en profitais pour donner à mon couple d’amis un cours de botanique. Petite Fille, qui est de nature très curieuse, n’arrêtait pas de me demander: "C’est quoi ça? Et ça, c’est quoi ça?".
Ce jour lĂ , elle portait son surnom Ă  merveille.

Sous l’aile d’un épicéa, caché dans un tapis de mousse bien épais, nous avons trouvé quelques champignons. Malheureusement, aucun d’eux n’avaient de saveur culinaire.

Goéland, qui saisit toutes les occasions pour s’abreuver aux sources de la connaissance, me demanda comment je distinguais les champignons comestibles des toxiques.
Ma réponse était toute trouvée. Je lui ai répondu par les mots de mon grand-père ; ceux qu’il m’avait sortis quinze ans plus tôt.
"Facile, les champignons c’est comme les filles. Les plus jolis sont souvent les plus vénéneux!"
N’étant qu’à l’aube de l’automne, nous n’avions trouvé que cinq cèpes. Le soir venu, Petite Fille nous les avait préparée en omelette. Un délice!
Après le festin champêtre, Goéland alluma quelques bougies et un bâton d’encens. Dans cette ambiance intime et pénétrante, nous avons joué quelques morceaux de guitare, nous arrêtant de temps en temps pour boire un verre et discuter.
Ce que j’aime avec eux, c’est que nous pouvons aussi bien parler d’art que de sexe, de théologie comme d’actualité.
Nos discutions jaillissent dÂ’un puits sans fond.
Parfois, lorsque je prenais la parole, mon auditoire se figeait dans une gravité de contemplation.
L’intensité veule des bougies grossissait les traits du visage du couple. C’était beau et troublant à la fois. Ils semblaient sculptés dans l’obscurité...

Ils sont mes amis et je les aime énormément. Je sais que c’est réciproque, il me suffit de lire le mail qu’ils m’ont envoyé ce matin. Cette phrase notamment: "Enfin si ca te fais chier d’y aller et je ne m’en facherais pas pour cela laisse tomber..."

Non, ça ne me fais pas chier. Ne vous inquiétez pas, j’irai.
Ils mÂ’ont appris quelque chose aujourdÂ’hui. Ils mÂ’ont appris quÂ’il fallait regarder ce que les gens faisaient pour moi, plutĂ´t que de regarder ce quÂ’ils ne faisaient pas.

Encore une leçon...