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Vent d'ange Journal intime créé par wilde

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Ce journal est partiellement publique
Journal public


Préface
 PrĂ©lude
 Philosophie de comptoir
 Arracheur d'enfance
 Tissu de souffrance
 J'ai besoin de ça... (1ère partie )
 J'ai besoin de ça ... ( suite et fin )
 Quand la mĂ©moire fait son cirque...
 RĂ©solution journalière
 Petite leçon par de grands amis
10  While my guitar gently weeps
11  --------------
12  --------------
13   Maestro, musique! (A corps parfait)
14   Mots lourds sur papiers volants
15   Arrete ton cinĂ©ma!
16   Fruit dĂ©fendu
17   L'Ă©bauche d'un rĂŞve, la dĂ©bauche d'un autre
18  --------------
19  --------------
20  --------------
21   Je veux rester flou!
22   Paroles d'une inconsciente
23   RĂ©surrection
24   Mr Wilde
25   Sonate pour papilles
26   Faites vos jeux, rien ne va plus!
27   Ether-nitĂ©
28   Tic-tac
29   New World Record
30   Par procuration
31   American Pie
32   Juste une petite envie
33   Analyses
34   Le temps d'un week-end
35   Y'en a mĂŞme qui disent qu'ils l'ont vu voler
36   Baudelaire et les lucioles
37   S'effacer
38   BouleversĂ©!
39   Wilde est un cancre.
40   Sans queue, ni tĂŞte...
41   Petite recette
42   Mes ombres sont mes lumières
43   Compte rendu d'une rĂ©union
44   Merci...
45   Fermer les yeux sur le silence
46   On peut toujours rĂŞver!
47   Petit-coeur "sing" des mots sucrĂ©s
48   Arrosez-moi
49   Dernierement, en vrac
50   SouverainetĂ© du vide
51   Manquait plus que ça!
52   Une vulgaire tache d'huile
53   Grandir
54   "Fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve"
55   Oublie involontaire
56   Oublie volontaire
57   Sous le tropic du CANCER
While my guitar gently weeps      page publique

J’habite au premier étage d’une petite résidence. Pour accéder à mon appartement, il me faut emprunter un escalier de vingt-deux marches.
Une fois gravit, j’arrive sur un immense pallier d’environ vingt mètres carrés qui adjoint deux couloirs, conduisant vers les habitations. Avec Goéland, nous avions remarqué que sur ce pallier, la résonance était tout à fait exceptionnelle.
Nous n’arrêtions pas de dire qu’un jour, il faudrait que l’on vienne y jouer de la guitare, histoire d’expérimenter l’acoustique du lieu.
Samedi, en fin d’après-midi, c’est donc ce que ce qu’il s’est produit.
Nous nous sommes assis, à même le sol, la guitare sur les genoux et nous avons commencé à jouer quelques rythmiques folks.
Nous avons été tout de suite émerveillé. Le son était plus riche, plus ample, avec beaucoup plus de profondeur et de sustain. On était tout excité, comparable à deux gamins avec un nouveau jouet.
Arpèges, rythmiques, riffs, solos, nous grattions nos instruments avec un enthousiasme certain.
LÂ’excitation atteignant son paroxysme, nos poignets et nos doigts devenaient fous; inconsciemment, nous jouions de plus en plus fort.
Nous jouions si fort que les notes frappaient aux portes du voisinage.
L’un d’eux sorti et se joignait à nous. Puis un second, un troisième. Très vite, l’étage entier se retrouva sur le pallier.
Comme un apéro de fortune s’improvisait, une voisine accourut chercher les résidents du rez de chaussé.
La petite fourmilière s’animait, la liesse prenait forme. Il débarquait de touts azimuts des tréteaux, des planches, des tables de camping, des chaises des tabourets, des gobelets, des bouteilles, des chips, des olives, des gâteaux... Personne ne manquait à l’appelle, et en un coup de fil, Petite Fille nous rejoignait.
BientĂ´t, le pallier devenait trop petit.

Pour ne pas avoir Ă  appuyer continuellement sur la minuterie, nous sommes tous partis chercher des bougies. Une quarantaine de flammes pour une vingtaine de corps...
Imaginez l'atmosphère...

Goéland et moi étions les maîtres de cérémonie, des métronomes affolés, on imposait l’ambiance et le tempo. On invitait les Beatles, les Sones, Renaud, Téléphone, Dylan, Marley, Cobain, Hendrix, Clapton, Leforestier, Cabrel, Harper, Louise Attaque, Tryo... Il y avait toujours de la place pour l’un d’eux.
(Je tiens à préciser que nous ne sommes pas de grands musiciens. J’ai à mon actif huit ans de guitare, alors je préfère dire simplement que je commence à me faire plaisir)

Après quelques gorgées de Pastis, nous avons joué Wish you were here de Pink Floyd. Au même moment, le nectar anisé me frappait du syndrome de la provence. J’avais le soleil dans le corps, du maquis dans le cœur et, emporté par les cigales dans la gorge, je me suis mi à chanter. (Chose qui m’arrive rarement, pour ne pas dire jamais, en public)

Vers onze heures, un buffet froid s’est organisé. Chacun est rentré chez sois chercher un petit quelque chose pour se restaurer. Mélange des cultures culinaires, partage des éducations gastronomiques, on ne peut pas prétendre avoir vraiment mangé. Nous avons surtout goûté les plats des autres.

La palabre mettait un point d’orgue sur la musique et le voisinage; on apprenait à mieux se connaître. "Et tu fais quoi dans la vie?" "Ah ouais, faudra qu’on fasse ça ensemble..." "Si tu veux, passe demain chez nous et..."
Je me souviens avoir eu cette pensée: "C’est quand même dommage, si proche et pourtant, étranger..."

Au dessert, nous avons lancé un petit jeu. Goéland et moi jouions une rythmique (blues, rock, reggae...) pendant que mon voisinage, à tour de rôle, improvisait un couplet.
Il ne fait aucun doute que nos compositions n’auraient pas gagné un prix musical; mais elles auraient probablement gagné celui de la réjouissance. Qu’est ce que nous avons rie!

A trois heures, la musique s’est radoucie. Avant d’aller coucher, nous avons invité "Casimir" (vous savez, le truc qui envoie dans le village des nuages) et ses copains.
J’ai regagné mon lit, ivre de vin, de musique et de joie.

Avant de tout débarrasser, le lendemain matin, nous avons tous, ou presque, déjeuner ensemble.

Expérience enrichissante, à recommencer!