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Maestro, musique! (A corps parfait) page publique
Dans l’ombre de ses gestes, un aveu. Son pied se balance et la confession s’agite. Quand ses cheveux s’enroulent autour de ses doigts tout se délie! Sa tête se jète en arrière, les grains de beauté forment, dans son cou, les notes sur une partition de sensualité. La mélodie me plait. Le désir monte d’un octave.
LÂ’accompagnement se fera en studio.
En deux temps, trois mouvements, les instruments sont sortis de leur étui. Il ne reste plus qu’à nous accorder. Je pars sur un mode mineur mais elle demande un majeur. La touche de son instrument est en velours, elle est sous ma corde raide. Il y a vibration au bout du doigtée.
J’attaque en six-huit, elle veut un six-neuf. La blanche sera alors pointée. Mais il y a dissonance, elle n’est pas en rythme et va trop vite. Je l’installe à mon diapason et la couche sur ma portée. Tout s’orchestre parfaitement. Ma clé est en sol, elle débute sur le do. Notre composition est en canon. Les demi-soupirs sont crescendo, la liaison polyphonique.
Puis soudain, la tonalité ne lui convient plus. Elle murmure "fa-si, fa-si" Je l’écoute, elle part en syncope, en trille. Le mouvement est trop lent, elle demande un trémolo. Ma montée de gamme alterne les rondes et les croches; le morceau s’achève dans un long soupir.
L’improvisation était édifiante. Je lui confie qu’il faudrait qu’on joue plus souvent. De sa bouche sort ces mots de mélomane: "D’accord! Replay?"
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