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Vent d'ange Journal intime créé par wilde

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Ce journal est partiellement publique
Journal public


Préface
 PrĂ©lude
 Philosophie de comptoir
 Arracheur d'enfance
 Tissu de souffrance
 J'ai besoin de ça... (1ère partie )
 J'ai besoin de ça ... ( suite et fin )
 Quand la mĂ©moire fait son cirque...
 RĂ©solution journalière
 Petite leçon par de grands amis
10   While my guitar gently weeps
11  --------------
12  --------------
13   Maestro, musique! (A corps parfait)
14   Mots lourds sur papiers volants
15   Arrete ton cinĂ©ma!
16   Fruit dĂ©fendu
17   L'Ă©bauche d'un rĂŞve, la dĂ©bauche d'un autre
18  --------------
19  --------------
20  --------------
21   Je veux rester flou!
22   Paroles d'une inconsciente
23   RĂ©surrection
24   Mr Wilde
25   Sonate pour papilles
26   Faites vos jeux, rien ne va plus!
27   Ether-nitĂ©
28   Tic-tac
29   New World Record
30   Par procuration
31   American Pie
32   Juste une petite envie
33   Analyses
34   Le temps d'un week-end
35   Y'en a mĂŞme qui disent qu'ils l'ont vu voler
36   Baudelaire et les lucioles
37   S'effacer
38   BouleversĂ©!
39  Wilde est un cancre.
40   Sans queue, ni tĂŞte...
41   Petite recette
42   Mes ombres sont mes lumières
43   Compte rendu d'une rĂ©union
44   Merci...
45   Fermer les yeux sur le silence
46   On peut toujours rĂŞver!
47   Petit-coeur "sing" des mots sucrĂ©s
48   Arrosez-moi
49   Dernierement, en vrac
50   SouverainetĂ© du vide
51   Manquait plus que ça!
52   Une vulgaire tache d'huile
53   Grandir
54   "Fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve"
55   Oublie involontaire
56   Oublie volontaire
57   Sous le tropic du CANCER
Wilde est un cancre.      page publique

Malgré les apparences je suis quelqu’un de solitaire; j’entends par-là, quelqu’un qui aime la solitude.
De tels propos peuvent paraître déplacés dans la bouche de quelqu’un qui est constamment entouré, mais c’est pourtant le cas.

Je croyais savoir un tas de chose, mais je ne sais rien. Je ne comprends plus rien, je ne me comprends plus.
Mon-cœur a écrit un jour dans son journal: "Un bouquet de brouillard posé sur la table".
C’est tout à fait ça...

Les principaux vecteurs de mon état ont un parfum féminin.
D’abord il y a eu cette lettre, reçu ce matin, écrite par une amie qui est sorti de ma vie avant la tombé du rideau. Nous avions tissé des liens extrêmement forts, et puis un jour...
La sonnerie du téléphone, sa voix, la mienne -tremblante et vacillante- et puis la déchirure.
Je mentirais en disant que je n’ai pas été fortement ému par certains de ses mots. Notamment:

"...Je ne peux même pas t’expliquer à quel point notre relation me manque; je crois que ce coup de fil à été la plus grosse erreur que j’ai faite jusqu’à présent..."

"...je souhaiterai savoir si je pourrai espérer faire encore, un jour, parti de ta vie..."

"...Je t’avais promis de ne jamais te blesser et c’est ce que je ai fait, je te présente toutes mes excuses..."

"...je t’ai parlé avec mon cœur et je souhaite que tu arrives à me pardonner... Tu me manques..."

Ça a été pour moi une véritable claque. Un peu comme un coup de poing dans l’estomac qui coupe le souffle et qui remonte la pomme d’Adam.
Sous les conseils de Mon-cÂśur, je suis sorti prendre lÂ’air.

A mon retour, Ebène attendait devant la porte. Je l’ai laissé entrer, nous avons bu un verre et son corps s’est approché du mien. Elle était de plus en plus entreprenante, mais ses caresses étaient rugueuses et ses lèvres avaient un goût amer; si bien que je l’ai repoussé. C’est en cet instant que j’ai pris ma seconde claque de la journée.
Ebène est une très jolie femme de trente-trois ans, coquine, avec qui j’ai battu de nombreux records à corps; pourtant, je n’ai eu aucune envie d’elle.
Coup sur coup, c’est la deuxième fille que je repousse. J’ai l’horrible sensation que mon désir commence à se nourrir de sentiments.
Comme disent mes gamins, "ça craint!"

Ebène est repartie vexée, presque en m’insultant.

Je pensais qu’il ne pouvait plus rien m’arriver aujourd’hui, alors je me suis jeté sur l’ordinateur. Mais comme on dit, jamais deux sans trois! Vertige de pureté me remettait une claque. Extrait de son mail:

"... elle se sent conne, ne trouve plus rien à dire. Pas pure du tout. Baisse les yeux et attend qu'il réplique. Pourvu qu'il ne pense pas tout ce qu'il lui dit.
Elle croit penser qu'elle s'en fout de toute façon, que ça ne compte pas (encore); mais avec, déjà, la peur palpable de décevoir si vite.

Elle se dit qu'elle aimerait rester silencieuse, que ses silences à elle sont bien plus nobles que tout les mots qu'elle alignera pour lui; mais elle sait que le silence engendre le vide, et qu'elle ne se passerait peut-être déjà plus d'un signe de lui.

Elle sait que tout ça, c'est un frôlement - le bruit du bas d'une robe de chambre qui glisse sur le parquet ciré d'un film de Sternberg - un détail qui pourrait "faire tout" s'il se suffisait à lui même.
C'est délicieux mais fugace, ça va s'éteindre, se briser et s'oublier.

Elle aimerait construire l'inachevé - Comme allumer une clope pour la regarder se consumer et trouver que la fumée elle belle quand elle danse et se disperse.

Elle rougit d'avoir tant de sensations au bout des doigts et de ne pas savoir les lui montrer. Elle aimerait qu'il comprenne en gardant les paupières closes.

Elle aimerait "être" pour lui, mais ne supporterait pas l'idée de devoir s'immiscer.

Elle ne se trouve pas claire, espère ne pas le dérouter.

Elle va attendre.
Elle va l'attendre; Allume sa clope sans prendre la peine de regarder les volutes bleues se déhancher... »

Oui mais non, Wilde est un petit garçon qui restera chez lui ce soir. Wilde n’en peut plus, Wilde n’est pas jouet, Wilde a eu sa dose d’émotion pour la journée.
Wilde est puni parce qu’il ne comprend rien à la leçon que lui donne sa maîtresse, Madame la vie.
Wilde boude.