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A ma Noléli... page publique
Ces quelques semaines loin du site nous ont un peu fait prendre de la distance (est-ce une bonne ou une mauvaise chose, pour toi ?), mais je n'ai pas pour autant oublié de penser à toi... Je viens de lire tes dix dernières pages, et de voir tout ce que tu as vécu pendant tout ce temps. Et j'ai très envie de te dédie ce texte, qui est l'épilogue de Charles Juliet à son livre "l'Incessant" (c'est un bouquin très court, si tu veux je te le taperai en entier)
Quand on se cherche, quand on n'a pas encore identifié les valeurs qui régiront notre conduite, on connaît des moments ou des périodes de grande tension. En nous s'affrontent des désirs, des tendances, des aspirations contradictoires, et leur empoignade ne nous laisse aucun répit. Elle ne s'apaise que lorsque des réponses sont données à des questions cruciales : comment vivre ? comment se comporter ? quels rapports avoir avec autrui ? Deux parts de nous-même se combattent, se déchirent. Soit nous obéissons à notre égocentrisme, à ses intérêts, ses prétentions, ses avidités. Soit nous nous employons à le contenir, le surmonter, le dépasser, et dès lors, nous saurons respecter l'autre, ne pas lui porter ombrage, ne pas le dominer, ne pas l'exploiter. Autrement dit, à tout instant, nous avons à décider si nous aurons ou non une attitude morale. Mais la décision prise subit de rudes assauts. Elle peut résister ou être balayée. Dans le second cas, le conflit recommence. Il recommence même si souvent qu'il ne prend jamais fin. Ainsi est-il très exactement l'incessant. Dans les pages qui précèdent (il faudra absolument que je te les envoie!), un homme se heurte à son double. Ce double, je l'ai conçu en fonction de sa part féminine, et il est devenu une femme. En outre, pour plusieurs raisons, une femme me paraissait être mieux en accord qu'un homme avec ce que ce double avait à dire. Mais cet affrontement, on peut l'entendre comme celui de conscient et de l'inconscient, du moi et du soi, d'une personnalité de surface et de cette personnalité souterraine qu'il faut tirer de sa nuit, puis faire s'épanouir. D'ailleurs, peu importent les mots dont nous nous servons pour parler de ce combat qui se poursuit à l'intime de nous-même. L'important, c'est de vivre l'expérience. Celle qui consiste à devenir ce que nous sommes. Lorsqu'elle est menée à bien, le conflit cesse. Ou quand il réapparaît, il a perdu de son âpreté. Les deux rivaux ont fait la paix. Plus précisément le premier a été vaincu par le second. L'être vit en bonne intelligence avec lui-même. Il dispose de nouvelles énergies et le déchirement a fait place à la ferveur. L'existence n'est plus un fardeau.
Voilà , ma Noléliande chérie. Ce matin des flocons blancs passent devant mes fenêtres, et je pense à toi. Je t'aime très fort.
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