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J'ai besoin de vous  page publique
Dans la chambre de Cassy. Payne est avec elle :
« Est-ce que ça te dérange si je te tutoie ? -Elle fait non de la tête- Bien, alors commençons… Déjà , as-tu eu des souvenirs qui sont revenus ?
- Qui est la fille sur les photos ?
- Ca nÂ’a pas d'importance. Tu te rappelles de quelque chose ?
- Vous avez parlé d’accident, c’est d’elle dont il s’agit, n’est-ce pas ? La fille sur les photos. Qu’est-ce qui s’est passé ?
- Tu te souviens de quelque chose ?
- Elle avait un pantalon rouge. Comment est-elle arrivée en bas de cette falaise ? Je ne me souviens pas. Dites-le moi ! dit-elle perdant son sang froid. J’ai l’impression de la connaître mais je n’arrive pas à me souvenir. Aidez-moi, dites-moi la vérité.
- Très bien. Je vais tout te dire. Quand on t’a retrouvée, tu étais inconsciente, au volant de ta voiture. Il faisait nuit, tu avais les phares allumés et ton pare-chocs était au dessus du vide. Au début on aurait pu croire à un suicide. Mais dix mètres en contre-bas, on a retrouvé un corps.
- Mais les blessures aux genoux correspondent Ă la hauteur dÂ’un pare-chocs de voiture, de MA voiture, nÂ’est-ce pas ?
- Nous n’avons pas encore les résultats, mais oui, c’est possible….
- Mon Dieu !
Elle se lève, catastrophée.
- Oui, la fille que tu as vue sur les photos est bien celle qui était au pied de la falaise où on t’a retrouvée, cette nuit-là .
- Mon Dieu, j’ai tué cette fille ! -Cassy marche à reculons- Elle est morte ?
- Pour lÂ’instant, il faut que tu retrouves tes souvenirs. CÂ’est la seule chose qui doit ĂŞtre importante pour toi.
- Voilà pourquoi je ne me rappelle de rien, n’est-ce pas ?… J’ai poussé cette fille dans le vide et pour ne pas me sentir coupable, j’ai préféré tout oublier. -Soupir- Quel genre de monstre je suis ?
Elle porte sa main Ă son front.
- Nous n’en sommes pas certains. Nous n’avons encore aucun élément…
- Dites-moi si je l’ai tuée ! Dites-moi si elle est morte !
Cassy est Ă bout de nerfs.
- Non… Non, elle n’est pas morte, -Il baisse les yeux- mais c’est tout comme… Elle est dans un coma profond et nous n’avons pas la moindre idée sur son état. Nous ne savons pas si elle se réveillera ni si elle se réveille, l’état dans lequel elle sera. Elle souffre d’une fracture au niveau de la troisième vertèbre cervicale…
- Alors si elle se réveille, elle sera paralysée, pire qu’un légume. -Elle pleure- Oui, c’est tout comme si elle était morte. Peut-être même pire…
Le docteur reste là , à la regarder devant sa fenêtre. Jamais il ne s’était senti aussi impuissant. Elle continuait : -Comment peut-on être capable d’une telle chose et ne pas s’en souvenir ? dit-elle en se retournant pour interroger son médecin. Les yeux mouillés, elle dit : Pourquoi est-ce que je ne m’en souviens pas ?
- Tu vas peut-être un peu trop vite. Il n’a pas été démontré jusqu’ici que tu étais responsable de cet accident. Et ton amnésie ne prouve rien.
- Je la connaissais ?
- Je lÂ’ignoreÂ…
- Tant qu’elle n’est pas morte ou qu’elle ne se réveille pas, aucun chef d’accusation ne pourra être retenu contre moi, n’est-ce pas ? Donc il faut que je retrouve la mémoire le plus vite possible. Et j’ai besoin de votre aide, Docteur.
- Gilles. »
Elle lui sourit au travers de ses larmes.
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