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C’est le soir. Dans la chambre de Cassy. Gilles entre avec des sacs de nourriture. « Je me suis dit que tu aimais peut-être la cuisine chinoise ! - Le meilleur moyen de savoir est encore d’essayer ! - Je suis de garde ce soir et c’est ma pause, alors comme je devais passer te voir, j’ai décidé de joindre l’utile à l’agréable. Tiens ! Il sort les emballages des sacs et lui tend. Elle les prend et les pose sur la table, elle éteint la télé qu’elle regardait avant qu’il n’arrive. - Si c’est bien moi qui ai poussé cette fille dans le ravin, quel est mon mobile ? Il s’arrête. - Ecoute . -Il se met face à elle et pose ses mains sur ses épaules- Il prend une voix douce. Je suis ton médecin, pas ton confident, ni ton journal intime. Je ne peux pas répondre à tes questions. Mais mon travail par contre, est de tout faire pour que toi, tu finisses par trouver des réponses. Alors cesse de poser des questions et laisse les choses suivre leur cours. Le temps, crois-moi est notre allié. - Dites-moi, juste comment elle s’appelle, alors. - Ce n’est qu’un nom. Et il ne t’aidera pas dans ta quête, crois-moi ! - Dites-le moi quand même, je vous en prie. Il ôte ses mains de ses épaules, tel un homme qui rend les armes. - Amy Patère, elle s’appelle. Elle est au troisième étage de cette hôpital, aux soins intensifs. Il se dirige vers la porte pour quitter la pièce. - Pourquoi vous faites tout ça ? -Il lui tourne toujours le dos- Il n’est pas rare de voir un patient nourrir des sentiments profonds pour son médecin, mais l’inverse… -Elle a vu juste, il se retourne d’un coup. Elle le scrute, à l’affût du moindre indice dans ses yeux. Elle continue : -Ce fut d’abord la tasse de café, puis vous avez cédé devant mes questions et maintenant vous venez dîner avec moi… Un long silence, puis il vide son sac : - Vouloir aider quelqu’un qui n’ a pas les moyens de se débrouiller tout seul, ça n’a jamais été pour moi, une marque d’affection particulière. Et puisque tu es aussi maligne, et bien, débrouille-toi toute seule, mais fais attention à tes illusions ! Il tente de sortir, mais : - Alors si vous voulez m’aider, pourquoi vous faites-vous prier pour le moindre renseignement ou la moindre information ? -Elle s’emporte- Soyez franc avec vous-même, et décidez une bonne fois pour toutes de quel côté vous êtes !… Est-ce que, oui ou non, je peux compter sur votre aide ou bien faut-il que je m’en passe ?… Je ne vous prierai pas cette fois. » Il sort comme une flèche, sans un mot. De colère, elle balance ce qu’il avait apporté à la poubelle.
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