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Faisons le point  page publique
Cassy et Gilles sont sur un banc public, dans un square pour enfants au bord dÂ’un ruisseau.
« Il est maintenant clair que pour tous tes amis, tu avais une raison de pousser Amy dans ce trou, mais ça ne veut pas dire que c’est toi qui l’ais fait pour autant.
- Ils sont aveuglés par l’image que je leur ai donné de moi et par l’amitié qu’ils me portent ! -Elle se lève- Ils me décrivent tous avec des illusions telles, que ça en devient pathétique ! Ils ne sont pas conscients que j’espérais attacher John grâce à eux. Je l’ai fait rentrer parmi nous dans le simple espoir qu’il se rende compte du bonheur que c’est d’avoir des amis et comme il n’en a pas de son côté, qu’il finisse par rester avec moi pour eux. Ils me servent de bouclier contre mes problèmes et je leur donne l’illusion qu’ils peuvent compter sur moi pour des confidences ou du soutien. Mais quand je suis avec eux, je parade. Ce qui m’intéresse, c’est de pouvoir nourrir la convoitise de toutes mes amies et rendre par la même occasion, John jaloux. Je suis loin d’être une sainte !
- Je te jure que tu n’as pas tué cette fille. Ca ne te ressemble pas… Comment tu sais tout ça, d’abord ? Tu t’en rappelles ?
- C’est de la psychologie ! Une évidence même ! Et il y a des choses que je sais mais que je n’explique pas. C’est comme de la conviction qui ne repose sur rien de concret. Mais c’est là , et aujourd’hui je vous le dis. Il faudrait peut-être qu’on finisse par se rendre à l’évidence. Non seulement j’avais des raisons de vouloir la tuer mais en plus j’ai la personnalité qu’il faut pour le faire ! Et je sais si bien tromper mon monde, que personne, ni mes amis et pas même vous ne se doute de qui je suis vraiment. Alors je crois qu’il vaudrait peut-être mieux que vous ne juriez plus de mon innocence…
- Je ne vois pas les choses sous cet angle !
- Vous avez entendu ce que je viens de vous dire ? Il ignore sa remarque.
- Je pense que tu n’étais pas la seule à tirer quelque chose de la mort d’Amy … -C’est à son tour de se lever. Il met ses mains dans les poches- Si on imaginait que c’est un coup monté et que la vraie victime ce ne soit pas Amy, mais toi…
- OĂą voulez-vous en venir ?
- Nous savons qu’Amélie est entrée dans le groupe parce qu’elle sortait avec l’un des membres. Tout ce qu’elle a fait, c’est essayer de te ressembler, voir de prendre ta place. Elle va même jusqu’à te dire que ton ex lui a fait des avances ! Et si c’était elle qui t’avait appelée ce soir-là , pour que tu passes la prendre et ensuite rejoindre les autres en haut de cette falaise ? Qu’une fois là -bas, vous trouviez Amy ? Que tu descendes de voiture et qu’Amélie desserre le frein à main pour vous pousser toutes les deux dans le vide ? Mais tu es plus rapide qu’Amy et tu t’enlèves de devant la voiture. Tu t’évanouis sous le choc et reste inconsciente. Ca change les plans d’Amélie, mais finalement, ça les arrange : elle a une victime et son meurtrier, en l’occurrence, toi ! Elle te pose dans la voiture et vous laisse là , pour qu’on vous trouve. Elle rentre chez elle, ni vue, ni connue, certaine que personne n’ira la soupçonner… Cassy l’applaudit.
- Jolie démonstration ! Bel exposé, mais vous n’avez pas pensé à tout, Scherlock ! Si les choses s’étaient passées comme ça, comment aurait-elle pu être sûre que je ne me rappelle de rien et que je n’aille pas la dénoncer ?
- Le fait que tu te rappelles ou non de ce qui s’est vraiment passé n’a aucune importance pour elle. Tu n’aurais jamais pu prouver qu’elle était dans ta voiture cette nuit-là . On t’aurait collé le meurtre sur le dos parce qu’on n’aurait jamais pu réussir à te croire !
- Et quÂ’est-ce quÂ’elle gagne Ă nous tuer toutes les deux ?
- John et le groupe.
Elle secoue la tête, désolée de ce qu’elle entend.
- Même si elle avait eu la possibilité, elle n’avait pas de mobile suffisant. De plus, aucune preuve que je pourrais trouver contre elle, n’égalerait celles que la police a déjà contre moi.
- Mais tu ne crois pas qu’il est possible que tu n’ais pas été seule dans ta voiture ce soir-là ? Tu as reçu un coup de téléphone. Qui était-ce ?
- Je ne mÂ’en souviens pasÂ…
- Et comment Amy est arrivée là -haut, on n'a trouvé aucune autre voiture sur les lieux ?
- C’est alors forcément moi qui l’ais amenée.
- Je suis sûr que si on arrive à savoir qui t’a appelée ce soir-là , alors on saura qui tu es passée prendre avant d’aller là -haut, parce que je suis sûr que tu n’étais pas seule…
- Comment ?
- Et je sais Ă qui mÂ’adresserÂ… -Il regarde son bip qui venait de sonner-
- Que se passe-t-il ?
Il semble troublé.
- Un patient. C’est une urgence. Alors, rejoins-moi, ici, dans deux heures.»
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