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Confiance  page publique
Cassy est devant la porte de la maison de Rick. Elle sonne. CÂ’est Rick qui vient lui ouvrir.
« Cassy ? Tu es rentrée !
- Je ne suis jamais partie ! -Il reste coi- Je peux entrer ?
- Oui. -Il la laisse passer et elle se dirige vers la terrasse- Je suis venue parce que je ne savais pas oĂą aller pour retrouver ma vieÂ…
Ils sÂ’asseoient.
- QuÂ’est-ce que tu veux dire ?
- J’ignore pourquoi, mais j’ai l’impression que je peux te faire confiance et que ce n’est pas la première fois que je le fais…Je suis amnésique. Je ne me souviens presque de rien, ni de personne… C’est le vide complet. -Elle souffle, Rick ne comprend pas ce qu’elle veut dire- Est-ce que tu veux bien m’aider à retrouver mes souvenirs ? Tu avais l’air d’en savoir long sur moi quand tu as parlé à Gilles tout à l’heure.
- Gilles ?
- L’inspecteur, Gilles Payne, c’est mon médecin… -Il n’en revient pas- Est-ce qu’il y a quelque chose que je t’ai dit et que tu es le seul à savoir. Ou quelque chose, n’importe quoi, qui puisse bien me prouver la confiance que j’avais en toi ?
- Je ne vois pas, il y en a tellement !… -Il met sa tête dans ses mains- J’arrive pas à y croire… Après tout ce que j’ai fait pour toi, ça me fait mal de savoir que tu as oublié notre complicité.
- Je suis désolée… N’y a-t-il rien qui te revient ?
- Non… -Il se redresse- A moins que… -Cassy ouvre grand ses oreilles- Quand tu étais toute seule chez toi avec John, et bien, vous avez dû aller à la pharmacie. Il me l’avait dit, mais il ne m’avait pas expliqué pourquoi. C’est toi qui l’as fait : tu as dû prendre la pilule du lendemain… Tu t’en rappelles ou pas ?
- Non, mais je le sais. Je te disais donc vraiment toutÂ…
- Oui.
- Là où on a retrouvé Amy, j’y étais aussi. Inconsciente, au volant de ma voiture… A quelques centimètres du vide… Rick, j’ai essayé de tuer Amy.
- Tu te souviens de l’avoir poussée avec ta voiture ? -Elle fait non de la tête- Alors il y a encore des chances que ce ne soit pas ce à quoi on pense qui explique que tu te sois trouvée là …
- Est-ce que tu crois que je suis capable dÂ’une chose pareille ?
Il reste silencieux à la regarder dans les yeux, comme s’il y cherchait la réponse. Il finit par faire non de la tête.
- Je ne veux pas le croire en tout casÂ…
Silence.
- Apprends-moi qui je suis… Que représente le groupe pour moi… Ce que j’aime…
- Jamais j’aurais cru qu’un jour tu en saurais moins que moi sur le groupe ! -Il sourit presque et elle aussi- Tu en es le pilier. Ton groupe d’amis était tout pour toi. Tu disais que sans nous tu ne vivrais plus depuis longtemps. Tu disais que c’était à nous que tu devais tous tes sourires. Tu disais qu’avec nous, tous tes problèmes s’effaçaient. En fait, le mot problème était résumé par un simple prénom.
- John.
- Tu l’aimais à en perdre la raison. Sans condition, sans exigence. Nous étions tous trois dans la même classe. J’étais ton confident. Je voyais et il me disait des choses en totale contradiction avec ce que toi, tu me racontais. Et ça, c’était quand il ne parlait pas de ses compétitions de natation !... Je ne savais pas sur quel chemin te guider. Il brouillait les pistes. Peut-être parce que lui-même ne savait pas ce qui lui arrivait… Toi, tu nous avais et nous étions ta force. Parce que tu étais la seule fille au départ. Et aujourd’hui Amélie est parmi nous. Elle sortait avec Ben au début et maintenant avec Bryan.
- C’est bizarre ça, d’ailleurs !
- Bryan a toujours dit que ça lui était tombé dessus sans prévenir et qu’il n’y était pour rien. Mais il n’a rien fait pour que ça tombe à côté ! -Ils sourient- Plus sérieusement, je pense que, même si tu ne l’as jamais vraiment avoué, tu as dû être blessée. De voir qu’Amélie approchait tes amis de cette manière… Mais tu avais toujours su ce qu’il en était !
- Alors vous Ă©tiez tous mes amis avant quÂ’elle ne rentre dans le groupe.
- Et nous le sommes toujours. Même si tu croyais que les choses avaient changé, nous, on te voit toujours de la même façon.
- Et comment vous me voyez ?
- On te trouve tous sympa, drôle et on apprécie tous d’être avec toi… Au départ tu étais notre organisatrice. Tu tenais à ce titre parce que tu pensais que c’était pour ça qu’on t’avait avec nous. Tu as eu beaucoup de mal avant de comprendre qu’on t’appréciait vraiment par amitié. Mais quand tu as eu pris ta place, il s’est installé une sorte d’équilibre. Et cet équilibre s’est rompu quand John t’a quittée. Tu es quelqu’un de généreuse, tu ne dis jamais les choses pour détruire les gens mais pour les aider, même si parfois c’est à tes dépends. Tu aurais souvent pu me demander de faire des choses pour toi, mais tu n’osais pas, parce que tu ne voulais pas me mettre en porte-à -faux vis-à -vis des autres. Et c’est ce qui t’a empêché de dire la vérité à Amy sur l’homme qu’elle aime.
- Et tu penses que jÂ’ai eu tort ?
Une larme dÂ’Ă©motion lui coule sur la joue.
- Je ne sais pas si ça aurait changé quelque chose… Tu as tout misé sur nous pour qu’on t’aide à garder John. Effectivement, il tenait beaucoup à nous. Mais c’est au bras d’une autre fille, qu’il sort avec nous désormais. C’est elle qu’il a choisi. Tu en as perdu du temps à pleurer votre histoire et je crois que sans nous, tu n’aurais pas pu remonter la pente… Il lui essuie ses larmes du bout des doigts et la fait sourire. Mais je doute que tu sois capable d’assassiner Amy pour te débarrasser d’elle. Je ne te vois pas faire ça… Ca n’a rien à voir avec la Cassy que je connais ! Et ton amnésie ne prouve pas que tu sois coupable… J’en suis sûr !… »
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