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Elle est morte page publique
Le lendemain. Cassy est allongée sous une belle couverture. Elle est sur un lit qui est au milieu de la pièce. Dans l’appartement de Gilles, la chambre à coucher, le salon, la salle à manger et l’entrée ne font qu’une pièce. Cassy ouvre les yeux et se redresse doucement pour voir où elle est. Elle s’asseoit sur le bord du lit et fronce les sourcils. Gilles apparaît à ce moment-là , avec un plateau pour le petit déjeuner qu’il pose sur la table. « Je t’ai préparé ton petit déjeuner. Gilles descend la marche sur laquelle est le lit et va s’asseoir sur la chaise devant le plateau. Gilles s’asseoit à côté d’elle. - Qu’est-ce que c’est que tout ça ? - Du pain, de la brioche et du thé ! La rose, c’est parce que ça me fait plaisir de t’avoir chez moi… - Comment je suis arrivée là ? - Tu t’es endormie dans la voiture avant de me dire quoi que ce soit. Elle se lève et se place devant le psyché. Elle soulève son t-shirt pour regarder son ventre, puis se met de profil et admire son ventre plat, qu’elle caresse avec curiosité. - Dans la chanson 'Aimer une femme' de Florent Pagny, il parle de la maternité ? - Oui, je crois. Elle se regarde encore et sans détourner les yeux du miroir, elle dit : - C’est notre chanson… -Elle le regarde- Avec John… -Elle remet son t-shirt sur son ventre et s’avance doucement vers lui- Quand on s’est embrassé à l’anniversaire de Doris, c’était cette chanson qui passait. Notre chanson… Comme quoi, c’était un présage ! -Elle va à la fenêtre- Tu donnes sur la cour de l’hôpital… - Oui, je ne t’aurais pas amenée ici, si ça avait été loin de l’hôpital… Elle se retourne pour le regarder. Sur le mur, des photos de nageurs. Elle les regarde. - Tu fais de la natation ? - J’en faisais, il y a quelques années. J’ai arrêté par… dégoût de la compétition… Silence. Elle le regarde. - Je me rappelle… De cette semaine avec John et les autres… La plus belle de mon existence ! J’ai été voir Rick, hier… Il a promis de garder le silence. Je sais maintenant que je peux lui faire confiance… - Et tu te souviens de l’accident ? - Non. Mais… Le téléphone sonne. Gilles se lève pour aller répondre. - Allô ?… Quoi ? -Il devient grave- Quand ?… Vous n’avez pas pu me joindre plus tôt ?… Mon Dieu ! Très bien, j’arrive. Il raccroche, blanc comme un linge. - J’ai peur de te demander ce qui se passe… - Elle est morte. -Il se retourne pour la voir se détourner de lui- Hier, en fin d’après midi… - Pourquoi tu n’as pas été prévenu plus tôt ? - Je l’ignore… -Elle lui tourne le dos. Il lui prend les épaules- La procédure est en marche. Dans un délai minimum de trois heures maintenant, ils auront un mandat d’arrêt contre toi… Un frisson la parcourt et elle ferme les yeux. - J’ai quelque chose à faire avant. -Elle se retourne- J’aimerai parler à John. - Il est ici à l’hôpital. -Elle secoue la tête- Pour Jojo, il lui faut un peu de temps… Je vais aussi essayer d’avoir accès aux fichiers de l’enquête pour voir ce qu’on a trouvé dans ta voiture… J’ai un ami qui est avocat, je vais en parler à ta mère… -Elle acquiesce de la tête, mais elle baisse la tête. Il lui relève le menton et essuie les larmes sur sa joue avec son pouce. Il la regarde- Je vais te sortir de là , je te le promets… » Il la prend dans ses bras et elle ferme les yeux sur son épaule.
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