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La bague bleue  page publique
Bryan, Benjamin et Cassy discutent :
« Je suis désolée, Bryan., dit Cassy, en lui prenant la main. Mais, lui, garde la tête baissée.
- C’est moi, tu avais raison dès le départ. Amélie n’était pas ce qu’elle disait être. Tu nous avais prévenus mais on ne t’a pas écoutée.
Il hausse les épaules. Benjamin lui prend l’épaule pour le réconforter :
- On n'y a tous vu que du feu. Tu n’es pas le seul à être tombé dans le panneau…
- Il va falloir que vous vous pardonniez, Ă tous les deux, maintenant.
Benjamin et Bryan la regardent. Elle leur sourit tristement.
- Et toi ? »
Cassy regarde John se faire mettre des menottes. Leurs regards se croisent. Elle se souvient des faits, tels qu'ils se sont réellement passés :
Cassy se relève et regarde John, toujours dans la voiture. Il finit par sortir. La voiture les sépare.
« Tu l’as tuée !
- Je… Je ne voulais pas que tu saches pour Amélie… C’était un accident et ça n’aurait jamais dû arriver… Elle était triste parce qu’elle venait de comprendre que personne, pas même elle, ne pouvait prendre ta place dans le groupe. Elle voulait juste te ressembler parce qu’elle voulait avoir ta vie. Etre aimée comme je t’aimais, avoir des amis comme les tiens, sortir avec eux, comme tu le faisais tous les soirs… J’étais au comble du désespoir parce que tu ne me parlais pas et parce que tu refusais de me voir. -Elle le regarde, les yeux pleins de larmes. Lui aussi a les yeux qui brillent- Tu me manquais tellement ! Et elle insistait. J’ai fini par fermer les yeux et à imaginer que j’étais avec toi…
Elle le regarde avec dégoût, les sourcils froncés. Mais elle se reprend, en se secouant la tête.
- Tu as tué Amy ! J’ai un mobile et je ne peux pas enlever ma voiture. Ils finiraient par me retrouver avec les empreintes parce qu’il a plu !… Je ne serai jamais à temps chez moi, pour que ma mère ne se rende pas compte de mon absence. Je vais être rendue responsable de sa mort !…
Elle se prend la tĂŞte dans les mains.
- Je ne voulais pas te faire souffrir !
Elle soupire. Puis elle se retourne et le fixe.
- Alors pourquoi es-tu resté avec elle ?
- Je voulais vivre avec toi. J’avais l’intention d’essayer l'école de commerce qui est ici pour lui prouver que j’avais tenté d’améliorer les choses entre nous. Mais je n’aurais pas tenu plus de deux jours. Parce que je voulais être… avec toi… Je voulais la quitter, mais en douceur, parce que je savais qu’elle ne tiendrait pas le coup. Qu’elle se suiciderait, si je la quittais….
Elle détourne les yeux de lui.
-Je vais être accusée d’un meurtre que je n’ai pas commis ! Comment ai-je pu en arriver là ?
- Je suis désolé, je ne voulais pas… Je suis vraiment désolé… Il est anéanti.
Cassy se calme et reprend le contrĂ´le dÂ’elle-mĂŞme.
- Ok ! -Elle inspire un bon coup- Voyons ce quÂ’on peut faireÂ…
Elle monte dans la voiture et commence à ouvrir le boîtier du frein à main.
- QuÂ’est-ce que tu fais ?
- J’essaie de nous sortir de là . Je sais que mes parents avaient parlé du câble de frein à main à changer. On y accède en enlevant le boîtier. Si j’arrive à le faire céder, alors on pourra faire passer la chute d’Amy pour un accident… Les flics penseront que le câble a lâché à cause de la pente et qu’elle a été renversée par accident. Surtout si on croit que nous n’étions que toutes les deux ici… Va chercher une pierre pour la mettre devant la roue avant. Ca permettra de leur faire croire que c’est grâce à elle, si la voiture n’est pas allée dans le ravin.
Avec un couteau suisse, Cassy ouvre le boîtier et tire sur le câble. Il résiste. Il va chercher une pierre et la pose devant la roue. Cassy lime un peu le câble et retire dessus. Il finit par lâcher.
- VoilĂ , cÂ’est parfait.
- Parce que tu crois que ça va marcher ?
- Rentre chez toi. Ne dis rien Ă personne et ne cherche pas Ă savoir ce qui a pu mÂ’arriver. Fais comme si de rien nÂ’Ă©tait et attend des nouvelles. Fais-moi confianceÂ…
- Je ne veux pas te laisser lĂ toute seule.
- Tu n’as pas le choix ! Tu veux aller en prison, pour le reste de ta vie ? -Elle crie- Je n’y tiens pas, alors fais ce que je te dis ! Je te rappelle que c’est toi, qui l’as tuée !
Elle prend un chiffon pour nettoyer les empreintes de John. Il la regarde faire et finit par s’éloigner. Elle a une idée. Elle le rattrape.
- Attend. Elle est venue avec ses médicaments, non ? Elle n’a pas son sac dans la voiture ?
-Je sais pas. Normalement si. Pourquoi ?
Cassy court jusquÂ’Ă la voiture et prend le sac dÂ’Amy. Elle fouille dedans. Elle trouve une seringue neuve et une fiole de T4.
- J’en étais sûre !
Elle les brandit comme si c’était un trophée.
- Non, je refuseÂ…
- On nÂ’a pas le choix !
- C’est trop dangereux, et si tu ne te réveillais pas ? Non, je refuse. Il y a des risques de perte de mémoire.
- Tu me fais cette piqûre et ensuite tu disparais avec la seringue. C’est ça ou la prison…
Elle lui tend la seringue et la fiole. Il les regarde puis il dévisage Cassy. Elle est déterminée.
- Tu es vraiment sûre de vouloir faire ça ?
Elle fait oui de la tête. Il prend ce qu’elle lui tend et ils retournent à la voiture de Cassy. Elle est assise au volant. Il est à genou à côté d’elle. Elle relève la courte manche de son chemisier.
- CÂ’est vraiment fini entre nous ? demande-t-il.
- Maintenant oui. »
Ils se regardent dans un long silence. Lui est triste et elle, en colère. Il lui plante l’aiguille dans le bras et elle ferme les yeux. Il reste là , à la regarder. Il tâte son pouls. Il lui embrasse la main et lui retire sa bague de l’annulaire droit. On dirait qu’elle dort…
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