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Ecole primaire, le cauchemar commence page publique
Les vrais ennuis ont commencé là. Mes petits camarades de classe me trouvaient si différente qu'une mise à l'écart ne fut plus suffisante à les satisfaire. J'étais devenue le sujet de moqueries de toute la cours de récré. En plus de ça, j'étais une enfant rondouillette ce qui n'améliorait pas les choses. On m'appelais "bouboule", "la grosse", "la folle", "la tête d'ampoule" etc...
Par manque de chance, la prof qui allait me suivre les 3 années suivantes...me détestait. Et elle contribuait bien à mon isolement au sein de cette classe.
Mais comment s'intégrer dans un groupe qui n'a absoluement pas les mêmes centres d'intérêts que vous ? J'étais (je suis toujours) une grande passionnée d'ordinateurs et d'informatique, j'étais aussi passionnée par l'astronomie (d'où vient l'univers ?), par les romans que je dévorais les uns par dessus les autres, par les volcans (qu'est-ce qu'il y a au centre de la terre ?), par la musique, par l'électronique (comment fonctionnent toutes ces choses, ce n'est pas fascinant ?) Je me posais énormément de questions et à chaque nouvelle chose que j'apprenais, c'était 3 nouvelles questions qui apparaissaient. Bref, par plein de choses et j'aimais énormément en discuter. Mais comment aborder ces sujets avec des enfants qui se foutaient totatlement de comprendre le fonctionnement des choses ?
J'ai toujours eu du mal à saisir certains sous-entendus, certains implicites. Elle s'en servait pour m'humilier, sachant que j'allais prendre la consigne au mot et pas forcément comme elle l'entendait elle. En sport, elle me demandais de montrer l'exemple à mes camarades tout en sachant que je n'y arriverais pas, qu'en plus d'être grassouillette j'étais plutôt maladroite. Et lorsque je participais, elle ne m'interrogeait jamais. Par contre, elle disait à mes parents que je ne participais jamais, que je n'étais qu'une pleurnicheuse empotée et maladroite et que vu mon état psychologique, il vaudrait mieux que mes parents m'envoie chez un psy. Elle leur dit aussi que le fait que mes parents m'aillent "poussés" à apprendre un tas de choses pendant ma petite enfance. Ce n'était d'ailleurs pas le rôle des parents d'apprendre tout ça à leurs enfants, avant l'âge en plus, mais celui de l'école et une floppée de remarques furent faites à ma mère qui se mit à culpabiliser et à observer mes "bizzareries comportementales" sous tous les angles pour les corriger. Depuis là, elle n'a jamais arrêté, lorsque nous sommes en public, de m'interdire d'être naturelle. Je devais à tout pris faire gaffe à mes faits et gestes, à ma posture et aux choses que je disais. C'est d'ailleurs toujours le cas aujourd'hui et non seulement ça m'exaspère, mais en plus ça me blesse, je dois bien l'avouer.
Pendant ces 3 ans, il n'y eut pas un seul jour sans que je pleure. Je pleurais avant d'aller à l'école, je pleurais en rentrant de l'école. Je pleurais le dimanche soir par appréhension de la semaine qui commencerait le lendemain et je pleurais le samedi, de soulagement d'avoir 2 jours de congé.
Pourquoi étais-je si différente ? Pourquoi mes camarades et mon enseignante me détestaient ? Qu'avais-je fait de mal ? Que n'aurais-je pas du faire ?
Pendant ma dernière année d'école primaire, j'entrevis une lueur d'espoir: un déménagement ! Peut-être que je ne m'ennuyerais plus ? Et peut-être que je pourrais me faire des copains ailleurs ?
En fin de compte, je me fis quelques "amis", même si je restais une pariah. Et je m'ennuyais quand même...
Et ma précocité fut oubliée, nous avait mal été expliquée, et je n'avais pas été suivie. Mes parents ont du penser que la précocité se résorbait avec le temps, et moi aussi d'ailleurs. La suite de ma scolarité ? Je me suis ennuyée à l'école primaire mais on m'a dit que ça irait mieux en secondaire. Je me suis ennuyée en secondaire mais on m'a dit que ça irait mieux quand je serais en apprentissage. Bon il faut dire que pendant toute cette scolarité, je n'ai jamais travaillé et qu'encore maintenant je ne suis pas certaine de savoir ce que c'est que de prendre plus de 30 minutes grand max pour faire ses devoirs. Je me contentais du minimum, parce que ce système scolaire me gonflait sérieusement et que l'ennui était devenu une vraie torture mentale. Je ne me voyais donc pas continuer les études, je voulais entrer dans la vie active aussi vite que possible.
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