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Comme l'a dit Woody Allen: "Le sexe sans amour, c'est une expérience vide. Mais de toute les expériences vides, c'est la meilleure!"
Le lendemain de la dispute du siècle entre moi et V, j'étais décidée plus que jamais à tourner la page. Encore une fois. J'ai passé la journée à m'occuper de moi, à faire tout et n'importe quoi, sauf à penser à lui. J'étais sûre que j'entrais dans une nouvelle passe, et je souhaitais la commencer le mieux possible. J'étais fière de moi! Je réagissais en adulte responsable et mature, et c'était la meilleure chose à faire.
Le jour suivant, je n'ai pas réussi à me lever. J'ai passé mon dimanche dans mon lit, à manger des truffes en chocolat et des Activia (oui, il faut bien équilibrer...!). Journée horrible. Il pleuvait évidemment, je m'en souviens comme si c'était hier. Mes proches ont essayé de me redonner le moral, mais il n'y avait rien à faire. Je n'arrivais pas à me lever, je ne voulais rien faire que pleurer devant Gossip Girl et manger du Cote d'Or aux noisettes.
Est arrivé bien sûr le moment de retourner en cours. C'est à contrecœur que je suis sortie dans le froid le lendemain, et les journées qui ont suivi ont été très difficiles. Je ne dormais pas ou peu, et les journées étaient donc très fatigantes. J'étais persuadée que ma chance était passée, que je ne reverrais plus jamais V. Je ne voulais pas l'accepter, malgré ce que tous les gens me disaient, je sentais. Je le sais. C'est lui, et personne d'autre. Il est fait pour moi, et personne ne pourra jamais le remplacer.
J'étais morose, maussade, triste, déprimée, négative, de mauvaise humeur, fatiguée, rêveuse, isolée, et bien d'autres choses encore. Je ne savais pas comment me sortir de cette situation. Mes amis m'ont fait remarquer mes changements d'humeur. Ils étaient exaspérés, ils en venaient à ne plus me supporter. C'est ce jour là que j'ai compris que si je ne me reprenais pas rapidement en main, j'allais en plus perdre tous mes amis. Et je ne voulais absolument pas ça.
Alors j'ai enfilé un masque. Lorsque j'étais seule, je laissais ma tristesse éclater. Mais dés que j'étais entourée, je plaquais un sourire sur mon visage, et je m'efforçais de faire bonne figure. Je voulais montrer à mes amis que tout était revenu dans l'ordre. Bien sûr c'était faux, mais c'était l'apparence qui comptait. Je n'osais plus parler de ce poids que j'avais sur le cœur à qui que ce soit, j'avais toujours l'impression de déranger. Mes amis avaient leurs problèmes aussi, et il ne me semblait pas juste de les embêter avec mes histoires d'adolescente sans importance. Pourtant l'importance, je la sentais moi. Elle pesait sur mon cœur, et j'en avais mal jusque dans le dos et les bras. J'ai commencé à prendre des anti douleurs, des relaxants, de quoi conserver ma carapace intacte. Je buvais aussi. Beaucoup. Pas seule le soir chez moi, pas à ce point là. Mais à chaque soirée, je ne me privais pas. C'était l'occasion de penser complètement à autre chose. Lorsque l'alcool coulait dans ma gorge, que je le sentais dans mes veines, je volais. J'étais loin, ailleurs, libre. Je combattais mon cœur, je l'écrasais. Et toutes les soirées se ressemblaient.
Sauf une. L'anniversaire de C, une de mes meilleures amies. Il y avait une dizaine d'invités, je ne connaissais pas tout le monde. Nous avons d'abord pris l'apéritif chez elle, l'occasion pour moi de commencer la descente, puis nous sommes allés en boîte. Bien vite, l'alcool aidant, je me suis rapprochée de J, un de ses amis. Il était magnifique. Très différent de V dans son style, mais canon. Indéniablement. Avant toute chose, je suis allée voir C, je lui ai demandé si elle mettait un véto sur l'un de ses amis. Je ne voulais pas courir le risque de faire de bêtise. Elle m'a assuré en souriant que non, que je pouvais me faire plaisir. Elle semblait contente que je m'intéresse enfin à quelqu'un d'autre. La tête me tournait, j'étais excitée, j'avais envie de passer une nuit folle, sans regret, juste profiter, pour moi.
Je suis allée danser sur la piste, mon verre de vin à la main. Bientôt, J m'a rejointe. Nous avons dansé ensemble. Je ne sais pas combien de temps, peut être une minute, peut être vingt. Tout ce dont je me souviens, c'est que j'avais envie de l'embrasser. Il jouait avec moi, il m'évitait, il m'effleurait, il s'approchait, il s'en allait. J'étais folle. Je le voulais. Il est allé me chercher un verre, et je suis allée m'asseoir à côté de C. Elle a rit, elle m'a dit qu'elle était contente de me voir me battre pour autre chose. Elle m'a dit de continuer à me battre, et elle a ajouté qu'il avait une copine. Ça m'a troublée. Je ne savais pas ce que je devais faire. Je voulais continuer à jouer, je voulais coucher avec lui, je le voulais. Elle m'a dit de ne pas renoncer, et elle m'a avoué qu'il n'était pas heureux avec sa copine, qu'il était temps qu'il s'en rende compte. Moi, j'étais la révélation pour lui. S'il craquait, ça ne pourrait qu'être bien pour lui. J'ai trouvé ça tordu, mais je l'ai écoutée. Je ne voulais pas abandonner. J'ai continué à flirter, essayé de l'embrasser, mais il refusait toujours. On a beaucoup ri, on s'amusait, on jouait. Au bout d'un moment, il s'est excusé et s'est absenté. Il m'a laissée seule sur la banquette, mais pas très longtemps. Il est revenu quelques secondes plus tard, avec mon manteau. Apparemment, il avait attrapé le ticket du vestiaire (que, comme à mon habitude, j'avais rangé dans mon soutien-gorge...)sans que je m'en aperçoive.
Bref, nous sommes sortis en douce, il devait être près de 4h, mais je n'étais pas fatiguée. J'étais contente de moi.
A la sortie de la boîte, J m'a plaquée contre le mur et m'a embrassée. Il avait des lèvres douces et chaudes, il embrassait divinement. Je n'ai pas pu résister toutefois de constater que ses lèvres n'avaient pas le goût de celles de V, mais j'ai immédiatement ordonné à mon cerveau de se taire. Nous avons marché quelques minutes en silence à la recherche d'un taxi, nous arrêtant tous les cinq mètres pour nous embrasser passionnément.
Son appartement était impressionnant. Après une brève visite, nous nous sommes retrouvés dans sa chambre. La nuit fut merveilleuse. Il était tendre, attentionné et passionné. Il me faisait me sentir comme la seule femme au monde. Je sais, c'est un cliché, mais c'était exactement ça.
Je me suis réveillée vers 9h. J'ai eu du mal à me souvenir où j'étais, puis je me suis rappelée que je devais déjeuner chez mes parents. Il me faudrait au moins une demi-heure pour rentrer chez moi, et deux heures supplémentaires jusque chez mes parents. J'ai cherché ma robe, mes chaussures et mon sac. J a ouvert un œil. Je me suis approchée de lui, l'ai embrassé doucement, et l'ai remercié. Il a serré ma main dans la sienne.
Je suis partie, j'étais heureuse. J'avais passé une belle nuit, avec un garçon magnifique. Tout ça pour me prouver que je pouvais vivre aussi, sans V auprès de moi.
Il était de retour dans ma tête, je l'aimais j'en étais sûre. Je l'aimerais toujours, ça j'en étais sûre aussi. Mais au moins, je pouvais toujours vivre à côté et m'amuser. Ma carapace venait de se solidifier un peu plus.
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