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Bouillon de luxure page publique
Je commencerais par cette magnifique phrase du Marquis de Sade (qui savait de quoi il parlait): "Il n'y a point de passion plus égoïste que celle de la luxure."
L'expérience que j'avais vécu avec J m'a ouvert les yeux. Cela m'a permis de me rendre compte que je n'étais peut être pas une cause perdue après tout. Certes, l'homme que j'aimais n'en avait apparemment rien à foutre de moi, mais il y avait dehors d'autres hommes prêts à s'occuper de moi, et qui pouvaient me plaire aussi.
J'ai reçu des nouvelles de J quelques jours plus tard. Il avait eu mon numéro par C. Il prenait de mes nouvelles, et voulait savoir quand on se reverrait. J'ai été heureuse qu'il me rappelle, je ne m'y attendais pas. Je lui ai dit que ce n'était peut être pas une bonne idée, étant donné qu'il avait une copine, et que quand j'étais sobre, je respectais ça! Et alors (je ne peux pas dire que je ne l'avais pas vu venir), il m'a avoué qu'il s'était séparé de sa copine.
Je ne savais pas trop quoi penser. Est-ce qu'il l'avait quittée pour moi? Je n'étais pas sûre de vouloir une relation avec lui. J'avais certes passé une très belle nuit avec lui, mais au fond de moi, je savais très bien que mon cœur ne battait que pour V... J'ai préféré ne pas me cacher, et je lui ai demandé ce qu'il espérait exactement. Il a été honnête avec moi, et il m'a dit qu'après la relation qu'il avait eu, il ne cherchait pas à se recaser tout de suite.
On s'est revu peu de temps après. On a couché ensemble de nouveau. Je suis repartie le lendemain matin en silence.
Ce rythme a duré près de cinq mois. On se voyait de temps en temps, une ou deux fois par semaine. J'allais chez lui, on discutait de tout et de rien, on couchait ensemble et on dormait dans les bras l'un de l'autre. C'était génial. On ne se prenait pas la tête, on ne se donnait pas de nouvelles en dehors de ça. C'était notre entente. Pas de coup de fil, pas de texto "Salut, ça va?", pas de "Tu me manques". Juste des "Vendredi, 20h", que ça vienne de moi ou de lui. Et voilà. J'arrivais chez lui, on buvais quelques verres, éventuellement on regardait un film, on grignotait un bout. Et puis on couchait ensemble. Deux, trois fois dans la nuit. C'était génial. Il était attentionné et doux, il prenait soin de moi. Je savais qu'il voyait d'autres filles à côté, mais je m'en foutais. Il était là pour moi et c'était ce qui comptait.
Lorsque j'étais avec lui, V me sortait de l'esprit. Je ne pensais qu'à l'instant présent. Manger des crevettes fraîches et boire un verre de Chablis, en regardant "Le nombre 23", puis faire l'amour passionnément toute la nuit, c'était ça à présent mon cycle de vie. C'était beau, simple, facile, intense et sexuel. Et ça me convenait. On ne se posait pas de questions. Quoiqu'un jour, il m'a quand même avoué qu'il me trouvait différente. Différente des autres filles parce que les autres, il ne les embrassait pas, il ne passait pas toute la nuit avec elles. J'aurais pu être vexée, choquée, mais j'ai été flattée. Je me sentais spéciale, et ma place de sex friend à part me convenait et me plaisait.
On ne cherchait pas à compliquer les choses, ni l'un ni l'autre ne le voulait. Tout ce qui comptait, c'était qu'on ne satisfaisait mutuellement, et qu'on passait de bons moments ensemble.
C'était beau, et facile.
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