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Je citerais Hamlet pour commencer: "Où la joie a le plus de rires, la douleur a le plus de larmes".
Et donc, me voilà encore une fois, en larme. Ça faisait quelques temps maintenant que ça ne m'était pas arrivé. Je n'ai envie de parler à personne de ce qui m'arrive en ce moment, à part ici.
Il n'y a pas de raison à proprement parler. C'est l'accumulation de choses. Cette semaine je n'ai eu qu'un seul jour de congé parce que le restaurant était ouvert mardi. Donc je suis un peu fatiguée. Et puis mardi soir, j'avais vraiment envie de voir T. J'ai fini très tôt, plus tôt que lui parce qu'il n'y avait presque personne au restaurant, mais je suis allée boire un verre avec une amie. J'en ai profité pour lui demander de me passer le numéro de T et lui envoyer un message pour savoir s'il voulait bien m'inviter chez lui quand il aurait fini. Et là, D m'appelle pour me dire qu'elle est dans la merde, qu'il y a plein de monde d'arrivé, qu'elle est toute seule avec T et qu'ils ne s'en sortent pas. Je n'étais pas loin de l'hôtel donc je suis retournée bosser. Quand T et moi on s'est retrouvé tous seuls, il m'a dit qu'il ne m'avait pas répondu parce qu'il a un ami qui squatte chez lui en ce moment et qu'il essayait donc de voir s'il pouvait le dégager. Mais ça n'a pas été possible. Bref j'étais assez déçue mais je n'ai rien montré. Je me suis dit il me reste encore cinq jours avant de partir, on trouvera bien l'occasion de passer encore une nuit ensemble avant mon départ. Mais non. Il ne se passe rien. Au boulot on se croise comme deux étrangers. On échange des petits regards de temps en temps, mais il ne se passe rien. J'ai décidé de ne plus rien lui proposer, j'estime que c'est son tour. J'ai suffisamment fait d'effort.
Je ne sais pas si c'est parce qu'il joue au distant avec moi, mais il me manque toujours plus. Aujourd'hui c'était le pire. J'ai un instant qui me reste coincé dans la tête. Je suis allée au bar déposer des verres, lui était en train d'essuyer les verres propres. Il m'a regardée, je le sentais. Alors j'ai levé les yeux. C'est marrant comme certains moments peuvent sembler durer une éternité. Et bien celui la m'a paru plus long que tous les moments qu'on avait passé ensemble. Quand nos regards se sont croisés, il m'a souri, de son sourire tellement craquant. Je lui ai souri aussi. Je lui ai demandé ce qu'il y avait. Je l'ai vu avaler sa salive avant de répondre "Rien". Et de se détourner.
Il me rend complètement dépendante. A la fin du service, je ne suis pas restée boire un verre. Je sais que son pote est encore chez lui, s'il avait réussi à le faire partir il avait l'occasion de me le dire. Il ne m'a rien dit. Je suis partie. Maintenant il a mon numéro. S'il veut me voir il va falloir qu'il fasse l'effort.
Demain et après demain il est en repos. Donc je ne le verrais pas au travail. Ça me fait chier. J'aime tellement l'apercevoir au loin derrière son bar, en train de jongler avec ses bouteilles. Et samedi soir c'est ma soirée de départ. Je lui en ai parlé plusieurs fois, je lui ai dit que même s'il est en congé, il a intérêt à être là. Et j'espère qu'il le sera. J'ai un mauvais pressentiment. Je sens qu'il ne se pointera pas et ça me rend vraiment très triste.
Je sais pas, il m'obsède tellement, je voudrais qu'il pense à moi de manière un peu plus élégante que seulement une nana avec qui il a couché deux fois en deux semaines.
Je suis très triste. Je n'ai pas envie de partir. Pour la première fois depuis vraiment longtemps, je n'ai pas envie de bouger et quelque chose d'autre que la vie professionnelle me retient. J'ai peur. De partir toute seule dans une ville que je ne connais pas, dans une école que je ne connais pas avec des gens que je ne connais pas.
Je n'ai pas envie de partir, je voudrais que T tienne un peu à moi, qu'il soit un peu triste que je parte aussi, qu'il me dise que je ne suis pas qu'une nana qu'il a foutu dans son lit.
Je suis triste.
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