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Seconde chance Journal intime créé par histoiretourmentée

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Ce journal est partiellement publique
Journal public


Préface
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17  les embruns
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21   Doutes ...
les embruns      page publique

Je suis une pirate, j'ai toujours été une pirate.
Depuis petite, la mer est pour moi un domaine à la fois fascinant et angoissant. J'ai eu longtemps peur de l'eau, alors que minuscule, une vague m'a emportée, et je ne distinguais plus le haut du bas de la mer. Allais-je un jour retrouver la surface?
Mais si je n'aime pas être le corps en mer, j'aime l'être sur un bâteau. Mes vacances à moi, c'était en voilier. J'ai appris à faire des noeuds, j'ai appris à choquer, à utiliser la drisse pour hisser les voiles ou encore à raidir les cordes pour aller plus vite. J'ai appris à tenir la barre, comme un capitaine.
Encore aujourd'hui, quand j'ai mes enfants en animation, et qu'on se retrouve dans la grande plaine de jeux avec les navires en bois, j'enlève les chaussures pour sauter dans le sable. Je grimpe pour me retrouver sur le pont et mes gamins me disent "Capitaine!". Et là, un autre monde commence ! Je raconte des histoires facilement, et j'ai la comédie dans le sang. Je me retrouve ainsi, avec mes ptits bouts, à voguer sur les flots d'une mer déchainée, à la conquête d'un trésor caché. Je deviens matelos, je prends une voix de vieux, et je deviens un boiteux. Et je joue la comédie, encore et encore. Je mime, je ris bruyamment, je crie "santé" en grimaçant, jusqu'à ce que mes gamins me crie "encore, encore" et que nous repartons ensemble pour une nouvelle aventure.
Mais je dois t'avouer journal que je n'ai pas besoin de gamins pour partir ainsi à l'aventure, parfois, à 24 ans, je me retrouve encore seule sur ces navires de bois, je me balade, et je me sens loin.
Une pirate, ouais. J'ai une boite à trésor d'ailleurs dans laquelle je mets les objets que je trouve, mes petits trésors secrets. Et j'écris des carnets de voyage, alors que ma voile est ma plume, et que l'imagination devient mon vent.
J'ai un souvenir dans ma tête. J'étais petite et nous nous étions arrêtés sur une île, une île qu'on appelle l'île au trésor. Et je devais faire pipi. C'est ainsi que je m'enfonce dans la forêt que je m'accroupis et que voilà, tu as compris la suite. Et là, que vois-je à demi enterrée? Une ANCRE ! oui, j'avais beau être petite et frêle, je l'ai portée et j'étais fière de montrer à mon frère et mon père, mon trésor !
Aujourd'hui nous n'allons plus en voilier, notre famille s'est déchirée jusqu'à enfuir dans nos souvenirs nos moments de liberté.
Quand je vais à la mer à l'heure actuelle, il y a un ponton. Je vais jusqu'au bout de celui-ci, je prends mon carnet de croquis, je m'assieds au vent, et je dessine les bateaux au loin. Et je m'imagine un jour repartir sur les vagues de la liberté. Je passe alors au port, et je regarde les voiliers. Je regarde les voiles, les cordages.
Un jour journal, j'aimerais avoir le temps de faire l'école de voile, pour plus tard, louer un voilier. Ou le rêve, en acheter un. Et le weekend, déconnectée du monde réel, je partirais le vent dans les voiles, respirer un air qui est pur. Ecouter le son des vagues, des oiseaux qui tournent au-dessus de nous. Donner les restes de poissons. Les mouettes sont fabuleuses, tu lances loin la nourriture, et elles piquent vers la mer. Et le soir, tu prépares ta cambouille, et tu te couches sur les vagues, après avoir lancer l'ancre. La couchette est un peu dur, mais tu ne dors jamais aussi bien que dans le silence de la mer. Pas toujours, parfois il y a des jours de tempête. Le bâteau tangue, l'eau s'emgoufre sur le pont. Mais tu te sens libre. Plus aucun bruit de voiture, plus aucune télévision, plus de paroles insensées. Juste le bruit de la mer.
Un jour, j'aimerais y retourner. Et ce jour-là, j'aimerais être à la barre.
Etre libre, libre de ce monde trop bruyant. N'avoir comme odeur, que l'odeur des algues, l'odeur du poisson, l'odeur de la mer. N'avoir comme goût, que le sel qui s'amasse sur ses lèvres. N'avoir pour seuls patrons, le vent et la mer.
Aujourd'hui je suis une pirate au port. Je n'ai plus mon navire, et l'air est moins respirable, mais je reste une pirate de la vie.
J'ai décidé depuis un moment de ne plus suivre la norme, de ne pas suivre cette société. Je vogue sur les années à la recherche de trésors. Ma richesse n'est pas l'argent qui fait transpirer les coeurs d'encre noire. Ma richesse n'est pas de tout m'acheter, me rendant d'insatiable des plaisirs présents. Je ne fais pas la course d'un bonheur matériel.
Non.
Je vogue à contre courant. Mais j'amasse des milliers de pièces. Des pièces d'espoir, d'amour, d'entraide, de rires et de sourires. Je remplis mon coffre et je distribue mon butin. Ces trésors, je les vole à ceux qui détruisent cette vie. Je serai toujours libre de me hisser sur le mât de mes valeurs, et d'hisser les voiles de la liberté. J'ai mon code de piraterie. Mon code anti-norme. Marginale. Pirate. Je suis encore coincée, mais bientôt je prendrai mon rôle de pirate à coeur. Je distribuerai des cartes au trésor, et mes pièces de valeurs. Et je ferai la guerre, à ces gens qui détruisent les coeurs. Qui détruisent l'espoir des gens. Je leur ferai la guerre et je n'aurai de cesse de me battre pour que ce monde soit meilleur. Et surtout... Pour que les gens soient heureux. Je ferai tomber sur ma vie, des pièces de bonheur. Je serai riche de sourires, riche de coeur.
Oui vraiment, je suis une pirate, et je n'oublierai jamais tous ceux qui contribuent à ma richesse. Tous ceux qui me rendent libre d'être moi, même sans navire.
Une pirate de la terre et de la mer. Pirate solitaire? On verra bien.
J'aimerais un jour jeter l'ancre, m'asseoir sur le pont, les pieds pendant, mon enfant sur les jambes, la main dans la main de mon mari, et regarder le soleil se coucher sur l'horizon. Que les gens que j'aime le plus au monde, puissent respirer l'air pur d'une liberté en mer. Et à leur tour, peut-être que j'en ferai des pirates de terre.
Une pirate journal, une pirate, et un jour, je partirai en guerre. Une guerre de richesses, celles qui ne pourrissent pas les coeurs.
Je me mettrai en route, et c'est bientôt.
Les chaines se brisent, les barreaux de ma prison se rompent.
Les barrières fondent.
Je suis bientôt en route pour écrire des cartes au trésor, pour les chercher pour les trouver!
Société, tu ne m'auras pas.
Parce que ...
Pirate un jour...
..... Pirate toujours.
Je ne veux sentir sur mon visage, que les embruns de l'idéologie.