 Journal public |
|
|
|
héroïnomane de 19 ans 30/3/2005
Je suis sobre depuis 2 ans, 5 mois et 24 jours... Pour moi, chaque journée, chaque heure, chaque minute que je vis, c'est un miracle. J'ai réussi à me sortir d'un enfer qui avait fait de moi une quêteuse, puis une voleuse, une crosseuse, une prostituée et une junkie. Le programme de méthadone du Centre Jean-Patrice Chiasson, à Sherbrooke, Québec, m'a sauvé la vie. Certains vont p-ê émettre le jugement suivant: elle a du se faire battre par ses parents, ou bien violée ou bien qq chose d'aussi dur psychologiquement pour être descendue aussi bas. Eh bien non. Mes parents sont ensemble depuis 26 ans et j'ai eu une super de belle enfance. Le point tournant dans ma vie de princesse, c'est la rencontre de personnes qui consommaient (pas grand chose...juste du pot). Moi, j'ai aimé ça. Puis, j'ai essayé le buvard, le mush, et le PCP. Avec ça,l'alcool coulait à flot. Puis, j'ai commencé à sortir avec un gars de 5 ans de plus que moi. J'avais 15 ans la première fois que j'ai fait de la coke et ça a été mon premier coup de foudre. 4 ans plus tard, je déménageais avec mon chum à Montréal et je trouvais un nouvel amour: l'héroïne, le smack. Là, ça a été la descente aux enfers. Je me suis shooté durant un an avant de rentrer en thérapie. J'ai eu la chance (très exceptionnelle après tout ce que j'avais fait) d'avoir mes parents à mes côtés. J'ai laissé mon chum durant la thérapie car il ne voulait pas s'en sortir. J'ai embarquée dans le programme de méthadone (pour facilité mon sevrage à l'héroïne) et je m'en suis sortie (non sans blessures à jamais ancrées en moi...). Tout ça, ça a commencé par une puff de pot... et ça s'est terminé par une seringue dans l'avant-bras, une dose presque mortelle dans les veines. Que voulez-vous, le suicide était une douce délivrance si je le comparait à ma vie de junkie. Aujourd'hui, je remercie mes parents et mes thérapeutes pour toute l'aide apportée mais surtout le Ciel, pour avoir fait en sorte que la dose mortelle de smack n'en soit pas une finalement. Je suis sobre et bien vivante...j'ai un nouveau chum que j'adore et qui m'adore et j'ai la chance de connaitre de grandes joies auprès de son garçon.
Mon ex, lui, s'est suicidé un an après mon entrée en thérapie...
|